mercredi 29 août 2012

Jojo la dépanne

Rappel du contexte :

Mercredi 15, je profite d’un jour de congé en pleine semaine pour aller voir ma Grand-Mère, fraîchement sortie de la maison de repos après 6 semaines de convalescence pour une fêlure du bassin. Bref, Bridget contente que sa Mamie aille bien.
Pour fêter ça, je me goinfre d’une pizza « Manhattan » : viande de bœuf, mozza, tomates fraîches en plus de la base tomatée, oignons, poivrons et œuf bien sûr. Ah, j’allais oublier l’huile pimentée. Mais c’était servi avec une petite salade verte, hein, donc je déculpabilise. C’est bien pour ça que j’ai prolongé le festin avec une tarte aux pommes.
J’ai conscience que là, comme ça, vous vous en foutez de savoir ce que j’ai mangé… Vous comprendrez plus tard pourquoi c’est important.
En mode digestion, nous nous lançons dans notre activité préférée : le Scrabble. Je gagne les 2 parties, et je me casse, puisqu’elle attendait une autre visite après moi.

Les faits :

Dans ma Bridget mobile, me voilà sur l’A86, direction mon chez moi. Alors même que je rentre dans un long tunnel, je constate que loin devant moi, ça freine pas mal, alors en bonne conductrice que je suis, je mets mes warnings, je rétrograde et je m’arrête. Je vois alors que dans la voiture devant moi, sur la plage arrière, deux femmes se passent un bébé des bras de l’une à l’autre. Je m’insurge bien sûr ! : Comment peut-on ne pas attacher son enfant ? Autant quand j’étais jeune c’était l’anarchie, tous nos pères roulaient à 180 km/h, un bras sur le rebord de la fenêtre, personne n’était ceinturé, ok. Mais en 2012, plus d’excuse.
Alors que mon cerveau enregistre ces paramètres environnementaux, mon regard se détourne tout naturellement vers mon rétro intérieur… ce qui me permet de voir la voiture derrière moi me foncer dessus… à 90 km/h !!!
Elle fera un freinage d’urgence à la dernière minute… C’est ce qui me reste encore aujourd’hui : cette image dans le rétro, et le bruit du freinage… too late.
Je me crispe sur le volant et je ferme les yeux : je vais prendre cher et je ne peux rien faire !
Je suis donc percutée violemment à l’arrière, et ma Clio se retrouve projetée vers l’avant sous la violence du choc, provoquant ainsi un accident avec le véhicule placé devant moi (vous aimez quand je parle « la langue des constats» ?). Le fameux véhicule… avec le bébé !!!

Je réagis très vite et sans doute sous l’effet de l’adrénaline :
    •    Je vérifie que je vais bien : j’ai senti que mon genou avait tapé, mais ça a l’air de rouler (ah ah le jeu de mots !!!).
    •    Je m’extirpe de ma voiture pour constater l’étendue des dégâts et… je vous confirme que ça fait peur, Titine est défoncée.

    •    Je retourne à ma voiture pour enfiler le gilet fluo, très sexy en toutes circonstances. Je suis tellement perturbée que je l’enfile par la manche. Je décide finalement de m’asseoir et de me calmer 2 secondes.
    •    J’en profite pour choper mon iPhone et y enregistrer la plaque des gars derrière – je suis méfiante de nature, je ne voudrais pas que ces bâtards se cassent sans subir les conséquences de leur acte.

Ce qui se passe par la suite me semble auréolé de brouillard. Je n’ai que quelques flashes de ce qui reste indéterminé en terme de temps :
    •    Je redémarre ma Bridget mobile pour me mettre sur la bande d’arrêt d’urgence,
    •    Je joins mes parents pour les prévenir,
    •    Je commence à remplir un constat,
    •    J’appelle la police, mais quelqu’un me dit que c’est déjà fait,
    •    Les CRS débarquent, ainsi que les remorqueurs, la DDE et les pompiers,
    •    On me propose une clope, on n’arrête pas de me demander si je vais bien,
    •    Je tremble, je suis perdue, j’ai la tête qui tourne, je vais tomber. Heureusement que j’ai bien mangé à midi ! (Le voilà le rapport !!!)

Les pompiers m’auscultent : pour ma première fois dans un gros camion rouge, je ferais bien de l’humour, mais je n’en ai pas le courage. Parmi les 3 sauveurs de vies, il y a un blondinet qui se la pète et qui n’est même pas beau, l’autre a 16 ans, le troisième est totalement à mon goût, et même si je n’en profite pas, je jette un coup d’œil discrétos. Je viens de frôler la mort, je devrais avoir une compensation, merde !

C’est précisément dans ces situations que je réalise qu’être une fille peut aider : tout le monde est hyper gentil avec moi, vraiment. Ont-ils pitié ? Ou apprécient-ils l’indémodable combinaison jupe blanche, Tropéziennes argentées, gilet fluo ? Va savoir.

Finalement, on nous remorque ma Titine et moi vers la fourrière la plus proche. Plus le temps passe, plus je réalise la violence du choc. J’ai envie de pleurer, mais je me retiens. Je ne vais pas craquer, je vais gérer la situation avec calme, humour, recul et surtout philosophie, hein. Le plus important : pas de blessés, le bébé n’a rien, je n’ai rien. Le reste n’a que peu d’importance, non ?

Et après ?

Passer mon 15 août à la fourrière de Gennevilliers n’était pas particulièrement dans mes plans, mais bon. Je ne suis entourée que d’hommes, au milieu de carcasses de bagnoles volées, carbonisées, démembrées.
Encore une fois, mes sauveurs roulant rivalisent de gentillesse à mon égard : ils m’appellent mon taxi, gèrent l’assurance, me proposent un café, s’enquièrent de mon bien–être.
L’espace d’un instant, je me dis que, pourtant, le site n’est pas glamour et que si l’un d’entre eux – ou tous en même temps – souhaitaient me prendre violemment entre 2 déchets automobiles, je ne pourrais pas faire grand-chose… Je garde foi en la race humaine : ils sont sincères, j’ai un bon feeling, pas de panique à bord.

Je suis d’ailleurs approchée par un des dépanneurs qui me jette des œillades enflammées : il part en mission, gare son camion devant la baraque qui tient lieu d’accueil, ressort de son engin (sans mauvais jeu de mots, ah ah), s’approche de moi et me tend une carte de la fourrière (grande classe) avec son 06 au dos : « Tenez, si un jour vous avez besoin d’un dépannage… » - clin d’œil appuyé.
Ses collègues se foutent bien de sa gueule : ah le Johnny, il file son 10 chiffres à tout va, mais il a peu de retour sur investissement (je ne peux pas le blâmer, ça me rappelle quelqu’un !).

Quoi, Johnny ??? Sérieusement ? Jojo la dépanne ? Rien que pour ça je n’ai pas perdu ma journée !

Je rentre ENFIN chez moi à 19H30, épuisée et éprouvée par ma journée, avec un pincement au cœur pour ma Clio qui, j’en ai bien peur, est irréparable.

Et depuis ?

    •    Johnny la dépanne, ça fait un peu film de cul, non ?
Du coup, délire assuré avec mes copines adorées : on a refait le monde avec un vocabulaire terriblement lyrique, tout à notre image :
« Tu viens me réparer le joint de culasse, Johnny ? »
« Hey, Johnny, mon pot d’échappement est bouché ! »
« Fais-moi tâter ta clé à molette Johnny… »
« Je me suis fait défoncer l’arrière Johnny, tu peux me remorquer ? »
J’en passe et des meilleures. Bref, très classes en toutes circonstances… Entre la poire et le fromage, un bon fou rire qui fait du bien.
    •    Je vous le dis officiellement : my Bridget-mobile is dead. Je me bats depuis l’accident avec les assureurs-arnaqueurs, je pète régulièrement un câble, et je commence à prospecter pour en racheter une. Neuve. Oui, oui, suis un tantinet sado-maso !
    •    Je déprime carrément : le contrecoup peut-être ? La fatigue qui se fait sentir ? L’accumulation qui a fini par atteindre son niveau maximum ? Ou simplement le constat suivant : tout le monde continue à avancer : les mariages, les enfants, les belles rencontres, les vacances... Vous avancez tous. Tous sauf moi.

Peu importe la responsabilité de chacun finalement, j’ai rempli le constat suivant : je ne me suis jamais sentie aussi seule.

vendredi 10 août 2012

On ira tous au Paradis... ou pas !


INTRO

« Ce que nous recherchons, c'est le fruit défendu. Sans lui, le Paradis n'est pas pour nous le Paradis. » Alexandre Pouchkine, Extrait d’Eugène Onéguine

C'est l'histoire d'une petite blonde qui ne lâche rien. Qui essuie échec sur échec, qui va de déception en déception, qui a conscience que la crise n'est pas seulement économique, financière et environnementale, elle est aussi sentimentale. Et sexuelle. La totale.
C'est l'histoire d'une fille qui continue malgré tout à y croire. Qui persévère. Qui laisse sa chance au produit.
C’est l’histoire de Bridget. C’est mon histoire. Et la dernière en date ne me réconcilie décidément pas avec la gent masculine, raison pour laquelle j’ai – une fois de plus – envie de partager cette « pseudo-idylle » avec vous.

Acte I – La prise de contact

Tout a commencé ce soir du mois de juin. Je faisais défiler les profils des mecs qui m’avaient « likée » sur AYI (Are You Interested, espèce de site de rencontres étroitement lié à Facebook si je ne dis pas de bêtises) et une personne a retenu mon attention… Pour faciliter la suite du récit,  nous l’appellerons L’Homme Paradis.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre me direz-vous ? Sans doute sa fiche dûment complétée ainsi que beaucoup, beaucoup de photos de voyages, ce qui me faisait un sujet de départ tout trouvé.
Je me lance donc par messagerie Facebook et il mord vite à l’hameçon (tu m’étonnes !). Pendant une dizaine de jours, nous échangeons sur des sujets aussi variés que nous boulots respectifs, les séries TV, les performances de l’équipe de France à l’Euro (j’avais révisé toutes mes fiches), nos passe-temps (hors blog bien évidemment, pas folle la guêpe), et toujours les voyages bien sûr.
Comme à mon habitude, je m’épuise vite (j’aime pas draguer sur Internet) et je propose d’aller boire un verre. Il accepte (encore heureux !) et nous échangeons nos numéros, ce qui nous permet de passer aux SMS jusqu’à ce fameux premier tête-à-tête…

Acte II – La rencontre

Je choisis l’endroit : le Pixel Bar, métro Pont Neuf. Sympa, détente mais plutôt intimiste, une liste de mojitos longue comme mes 2 bras mis bout à bout. Je n’arrive pas pile à l’heure, ça va de soi : je commence à connaître les rouages. Heureusement du reste, puisque je reçois un texto : il est retardé au boulot. J’attends donc comme une conne, on peut le dire. Je commande pour me donner une contenance avant que le barman se demande à quel stade de désespoir je me trouve. Il finit tout de même par arriver, avec 25 minutes de retard, alors même que je me demandais à partir de combien de temps je devais accepter d’avoir été plantée.

Première impression (celle qui compte) : bonne ! Fidèle aux photos (ouf), je le trouve… à mon goût ! Plus de détails ? Grand – 1m80 – brun. Cheveux courts, T-shirt foncé (vert kaki), veste, jean noir, un bracelet en cuir autour du poignet droit (ça donne un côté « wild », je ne suis pas contre). Des bras qui me donnent envie de me blottir. Ce que j’apprends en fouillant un peu plus : ceinture marron de karaté, propriétaire dans l’ouest parisien, mais locataire à l’est de la capitale pour se rapprocher de son taf. Il est analyste de production : je n’ai rien compris bien sûr, pour faire court : c’est un geek ! Vulnérable comme je peux l’être dans ces moments-là, je détaille l’ensemble mais – horreur malheur - je ne regarde pas ses chaussures ! Grave erreur, ça ne me ressemble pas du tout ça.

Bref, nous discutons, reprenons un second mojito et j’essaie tant bien que mal de choper le max d’infos sur sa situation amoureuse actuelle et passée :
- Il a déjà acheté un appart avec une meuf avec qui il est resté 7 ans : le fameux appart de l’ouest parisien, qu’ils ont gardé… ensemble malgré la séparation. Mouais. Bof moyen.
- Il est sorti avec une Coréenne, donc il n’a clairement pas de fil conducteur physique ah ah.
- Sa mère habite loin et il ne la voit presque jamais : toujours un bon point de tenir la belle-doche à distance, you know what I mean les filles !

Quant à moi, je ne lâche aucune info. En même temps, il ne me pose pas de questions et ça me va bien comme ça : trop tôt.

Fin de la soirée : je fais un tour au pipi-room avec un double objectif :
1. Me re-pomponner
2. 2. Suresnes c’est loin, je ne tiendrai jamais la distance.
Le temps de remonter et il a déjà réglé l’addition. Il se la joue beau gosse… en même temps à 8, 50€ le cocktail, c’est une opération rentable en ce qui me concerne.
Puis il offre de me raccompagner dans les rues de Paris pour me protéger (!) et s’assurer jusqu’à ce que je monte dans le métro que je suis en totale sécurité. Il fait même référence à sa Maman pour me montrer à quel point il a bien été éduqué et comme il respecte teeeellement les Femmes.
 
Et là, l’air de rien, sur le quai ligne 1, il se penche vers moi et… me roule le palot du siècle ! Pas l’oscar du best kisser de la décennie, mais bon, vu mon propre palmarès, je n’ai pas le droit de me la jouer difficile.
Un premier métro passe :
- « Tu vas le louper je crois. »
- « Pas grave, je prendrai le prochain. »


Au suivant :
- « Celui-ci en revanche je le prends. Salut. »
 
Et hop, je me casse, pas peu fière de mon départ inopiné.
Voici très, très précisément ce qui me passe alors par la tête :
Je te vois arriver mon ptit coco : la façon dont tu me regardes - bien que ce soit extrêmement flatteur -, ta façon de m’embrasser, ton langage corporel… tes faux airs de gentleman… Tu veux me sauter, toi, hein ? Mais comme je ne t’ai pas proposé d’aller chez moi/chez toi, je n’aurai plus jamais de tes nouvelles. CQFD.
Et vraiment, sincèrement, j’en étais intimement persuadée. Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque je reçus un message un peu plus tard dans la soirée pour savoir si j’étais bien rentrée…

OK gars, tu marques un point.

Acte III – La consolidation


S’ensuivent un certain nombre d’échanges écrits jusqu’au calage du second rendez-vous, à savoir concrètement qu’est-ce qu’on fait ? Il remontait petit à petit dans mon estime jusqu’à ce que je reçoive la mornifle suivant : « Tu cuisines asiat ? » - sous-entendu « Tu cuisines pour moi Conchita, je mets les pieds sous la table et entre la poire et le dessert, l’air de rien… je te saute ! »
Je peaufine longuement ma réponse :
« Ah, désolée, je ne cuisine qu’après le 3ème rendez-vous. Mais je connais de très bons restos Thaï. »
Ça, c’est fait ! Je ne pensais pas avoir de réponse, mais là aussi il m’a eue : « Donc au 4ème ? Pfff !! Bon bah en attendant, resto… »
Je ne sais pas comment je dois le prendre… Nous nous retrouvons finalement pour la deuxième date dans un très bon petit Thaï parisien. Et un peu romantique au passage. Balades avant et après dans le jardin des Tuileries, entrecoupées de baisers enflammés, et il finit une fois de plus par me raccompagner à la station, en me tenant pas la taille. Je réalise au passage que je ne me souviens même pas la dernière fois où ça m’est arrivé. Triste. Il ne me propose pas de venir chez moi ou inversement.
Bref, il continue à marquer des points. Je cherche la faille et reste malgré tout en retrait : je ne saurais l’expliquer mais je me méfie. Quelque chose, dans son attitude et dans mon subconscient, m’empêche de m’enflammer. Le sixième sens de la femme en danger ? Maybe !

Il se passe ENCORE 2 semaines avant le troisième rencard et je trouve ça un peu bizarre qu’il ne trouve jamais de créneau dispo pour me voir. Ah ah, Inspecteur Bridget s’interroge :

c'est moi que voilà (inspecteur Bridget)
ah ça va être la joie (ouh ouh)
au nom de la loi (inspecteur Bridget)
je vous arrête là


Bon, j’ai de toute façon décidé de ne pas me prendre la tête alors je laisse pisser. Enfin… Je me connais, je sais pertinemment que je ne tiendrai pas très longtemps cette résolution.

Il n’empêche que le troisième rendez-vous est détendu – verre + dîner – et je le quitte en le taquinant un peu : « Tiens-moi au courant quand t’auras un peu de place pour moi dans ton emploi du temps de ministre… »
Sur ce, je le laisse sans nouvelles pendant plusieurs jours. Évidemment, ça marche puisqu’il revient vers moi, au taquet comme jamais ! Ah, le fameux « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis », un grand classique qui a maintes fois révélé son efficacité.

Acte IV – Le dénouement

Le quatrième tête-à-tête point son nez et la grande question finit naturellement par se poser : est-ce que je le reçois chez moi – et donc, est-ce que je le laisse me sauter ? Pour rappel, hein, la dernière fois que j’ai cuisiné pour un mec, c’était L’Homme Millefeuille et ça ne s’est pas très bien terminé, comme nous le savons tous. Passons.
Je propose un resto, en me laissant toutefois la possibilité de terminer la soirée de manière plus intime…

C’était sans compter sur son annulation. Prétexte annoncé : une maladie digestive quelconque – dont je n’ai pas souhaité avoir les détails. Je doute de sa sincérité et en même temps je joue le jeu, puis je me venge en investissant dans une parure de bijoux - sautoir – B.O. – bague… Ne jamais se laisser déstabiliser. Jamais.

Du coup, je dîne avec Nono/alias Dr Love qui – une fois de plus – me secoue un peu les puces. N’osant pas aller contre la volonté de mon cher ami, je finis par me jeter à l’eau et propose un apéro chez moi. Il accepte très vite : il apportera une bouteille de Champagne. (Traduction pour les non-initiés : il a faim l’animal ! Et je ne parle pas que de l’apéro if you see what I mean.)

Je passe une bonne nuit, sereine et certaine d’avoir fait le bon choix. Je déchante au réveil : il a déjà annulé, il doit « aider des potes » ou je sais pas trop quoi. Tous ceux qui me connaissent bien vous le diront : le matin, j’aime pas trop qu’on me fasse chier, et ma réponse sera cinglante :
« Waoh… Tu sais, je vais finir par croire que tu ne veux plus me voir. Et si c’est le cas, il suffit de le dire c’est plus simple pour tout le monde. Désolée d’être un peu cash mais j’aimerais bien savoir où je vais et à quoi m’attendre… »
Et hop, prends ça. Réponse 2 heures plus tard : « Pourquoi tu penses que je ne veux plus te voir ? C’est ridicule. »
Ok, je me calme, il annule ses potes et on se verra bien le soir-même.

Il arrive chez moi à 22H pétantes alors que je trépigne (c’était prévu mais c’est tard quand même), et à peine entré il me saute dessus, un peu comme la famine sur le monde. La réaction ne se fait pas attendre : hey, écoute-moi bien lapin (spéciale cace-dédi), je ne suis pas une femme facile au cas où tu ne l’aurais pas remarqué ! On va peut-être se boire un ptit truc histoire de se mettre en jambes, hein ? Enfin… me mettre en jambes puisque semble-t-il il l’est déjà, et je ne parle pas que des jambes.

Je nous sers un verre et nous nous installons sur le canapé. Je reviens sur mon pétage de plombs du matin pour obtenir des réponses à mes questions.

Extraits :

Moi, naïvement : Qu’est-ce que tu attends de nous ?
Lui : Rien.
Moi, dubitative : C’est-à-dire ?
Lui : Ben tu sais, j’ai beaucoup été en couple et je ne suis pas trop dans cet état d’esprit, là.
Moi : (Silence)

Je ne sais pas bien ce qui se passe dans mon petit cerveau de blonde à ce moment précis, mais ça carbure grave, et j’ai une question qui sort toute seule. Une question que je me pose à vrai dire depuis un bon moment.

Re-moi : Et… y a d’autres filles ?
Lui : Ben… Oui.
Moi, accusant le coup : Merci pour ta franchise.
Re-moi, en mode warrior genre Bridget VS l’univers masculin tout entier : Je ne sais pas comment vous pouvez faire des trucs pareils. C’est vraiment dégueulasse ! (Je continue dans la même trajectoire et je me défoule vraiment – ça fait du bien)
Lui : Pourquoi, tu n’as pas rencontré de mecs toi depuis qu’on se voit ?
Moi, passablement énervée : Euh, non !!! Je suis monogame, et un peu monomaniaque aussi d’ailleurs. (Je pense qu’il n’a pas compris la subtilité, mais c’est pas grave, je n’étais plus à ça près.)
Lui, ne sachant pas quoi dire ni faire : (Silence)
Moi, sonnant le glas : Je te le dis tout de suite, il ne va rien se passer, ni ce soir ni jamais. Je ne peux pas faire ça. Alors tu vas remettre tes baskets, reprendre ta bouteille, et rentrer chez toi. »

22H24 – Il aura tenu 24 minutes.

Hey, c’est pas un peu girl’s power ça les ptits loulous ?! Je l’ai raccompagné jusqu’à la porte de l’immeuble : il faut un code pour sortir et je ne voulais pas le lui donner, question de sécurité pour les autres femmes vivant dans ma résidence. Une fois à la porte, il me fait une tendre bise sur la joue en me tenant le visage avec ses mains :
« On a passé de bonnes soirées quand même. T’es une chouette fille. »
Tiens, tiens, j’ai déjà entendu ça quelque part… Mais barre-toi ! Ah au fait, l’arrêt de bus est juste en face de celui où tu es descendu à l’aller.

Conclusion

« La femme sera toujours le danger de tous les Paradis. » de Paul Claudel

Même pas mal ! Je suis fière de ma répartie et de mon flair : dans la mesure où je ne me suis jamais emballée, je n’ai pas souffert. J’en ai même ri, j’ai débriefé avec la Terre entière. Bref, il a pris cher. Sans compter que… en fait, y a plus de bus à cette heure-là chez moi : il a dû mettre 3 heures pour rentrer chez lui… Ah ah !!!

Last but not least…

J’ai gardé la bouteille ! XD

Cherchez Bridget

Ma photo
Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!