mardi 31 janvier 2012

VDM


C’est bien connu et nous partageons toutes et tous ce point : le lundi est par définition une journée sans : reprise du boulot, obligés de se lever tôt après un week-end de grasses mat’ (en gardant en tête que ça va être comme ça pendant 5 jours). Le lundi, c’est pourri. Basta.
Et parfois il y a des signes, de ceux qui nous indiquent qu’au-delà du « standard pourri », ce lundi va être… vraiment merdique !
Preuve en est hier :

Je décide de prendre ma bagnole et je trouve une superbe place, à quelques mètres de mon bureau. Youpi, même pas besoin de créneau, sympa de m’épargner à 8H30. Vite fait, bien fait, je sors de ma petite Clio adorée, et prends le chemin du bagne. On m’interpelle :
« Madame, Madame ! »
1.    C’est Mademoiselle, connasse ! - je le pense très fort mais j’ai un minimum d’éducation alors je le garde pour moi. )
2.      Me fais pas chier dès l’aube, j’ai un métier, moi.
Elle : « C’est inadmissible ce que vous venez de faire ! »
(En prenant un air méchant de Cruella dans son manteau de fourrure, elle me fait même les yeux noirs – pas difficile avec la tonne de khôl qu’elle a osé se mettre ! Elle ne sait pas qu’à partir de 45 ans, faut y aller mollo sur le make-up pour ne pas ressembler à… ça ?)
Moi : ??!!
Elle : « Vous venez de me voler la place, alors que j’ai fait demi-tour en plein milieu de la rue pour la prendre, j’étais devant avec mon clignotant ! »
(Rectificatif de l’auteur de cet article : en effet, elle n’était pas loin, sauf que je l’ai vue la première cette satanée place, et que j’y étais déjà quand elle est arrivée avec sa Fiat 500 dernier modèle, vous savez, blanche avec les rayures aux couleurs du drapeau italien.)
Moi : « Oh, je suis désolée madame, je ne vous avais pas vue. »
(Tête de vierge blonde effarouchée perdue et innocente.)
Elle : « Vous rigolez ? »
(Note de moi-même : bien sûr que je rigole, qu’est-ce que tu crois ma grosse ? Que c’est facile de dégoter une place dans le 17ème à quelques mètres de mon taf, sans avoir à faire de créneau, et que j’ai tellement la tête dans le cul que je ne t’aurais pas vue ?! Mais oui, je t’avais vue, je t’ai juste… ignorée ! Et ouais.)
Moi : « Non, je suis désolée, je ne vous ai vraiment pas vue... »
(Devenue experte en mensonges éhontés depuis que j’ai commencé à travailler dans la relation client, c’est une déformation professionnelle en quelque sorte. Complètement indépendant de ma volonté, ça va de soi.)
Elle : (Se casse.)
Moi : (Oh putain, elle est capable de me taper, ou pire (!) de rayer ma caisse.  Bien sûr, j’ai fait le tour du propriétaire sur la pause déj, ouf, aucun dégât.)

Bon, la journée commençait mal, y a pas à dire.

Au boulot : reprise du rythme infernal, je relis la to-do list que je fais tous les vendredis soirs en partant et je me bénis de le faire parce qu’autrement, j’oublierais les ¾ des tâches à accomplir.
10H10 : Mail de la cliente. Traditionnel déballage de demandes, des lignes et des lignes de points à débriefer aux équipes créatives. Génial. En même temps, tellement habituel que j’envisage d’imprimer tranquillement le message et décortiquer un peu le tout avant de me lancer. Mais là, ô stupeur, j’explose de rire ! Ma tendre et bien-aimée cliente souhaiterait avoir le retravail pour… 11H !
Mais bien sûr, et tu veux pas 100 balles et un Mars aussi ? Je rêve de pouvoir lui répondre la chose suivante : « Cliente, il est 10H10… ». Et non. Je dois faire le tout pour 11H pétantes, en courant dans tous les sens (le pire, c’est que je suis sûre qu’elle a beaucoup plus de marge que ça, mais que voulez-vous, je suis fournisseur), et en reportant ce que j’avais prévu de terminer. J’y arrive évidemment (ai-je le choix ?) et je me dis que décidément, la semaine commence bien mal. Et qu’il est sérieusement  temps d’organiser un « vis ma vie » avec mes clientes.

Fin de journée. Première arrivée ce matin, je ferme l’agence ce soir. Super ! Dans le genre j’ai pas de vie, je fais fort aujourd’hui. Je retourne à ma voiture et là, bim, non pas une, mais DEUX prunes ! Je ronchonne, je sais que c’est le jeu, mais je ronchonne quand même.

19H11 : Je me gare en bas de chez mon amie A. Soirée filles pour fêter sa promotion. On bitche (bien évidemment, ce ne serait pas une soirée filles sinon !), on parle de nos tenues pour le prochain mariage, chacune raconte ses dernières péripéties histoire qu’on se mette à la page et qu’on échange, tout simplement. Le tout en dégustant quelques petits verres de rouge…
Peut-être que la journée avait mal commencé, mais elle se termine très, très bien, en mode Sex And The City. Effacés les mauvais souvenirs de ce lundi de merde, ce qui compte, c’est ce qui se passe maintenant. Ce qui compte, c’est de me coucher… avec le sourire !



samedi 28 janvier 2012

Dès l’aube...

7h19
Ce samedi matin, après une semaine de dur labeur, je suis en route pour le déménagement de mes amis à Gare de Lyon. J'ai beau être matinale, inutile de vous dire que j'ai (très) mal. Et encore, je ne me plains pas (trop) parce que je suis du matin.
Bref.
J'aime bien ce moment de tranquillité absolue avant le réveil de tous les flemmards. Celui qui précède le rush de la vie parisienne. Le calme qui règne dans le bus. Tous ces gens, endormis comme moi, travailleurs besogneux ou lève-tôt accomplis. Des fantômes. Des zombies. Des spectres.
Pas besoin de lecture à cette heure-ci, je profite du voyage pour me réveiller sereinement et j’observe à travers la vitre…
Je constate que le boulanger est sur le pied de guerre, pain chaud et viennoiseries qui diffusent d’ores et déjà leur douce odeur.
Je vois que le ménage est en cours chez le coiffeur, bien avant que les clients y laissent leurs cheveux/leur empreinte/leurs traces/leur ADN.
Je remarque que les employés du petit Casino ont entamé leur mise en rayon.

J'ai cette sensation de voler un moment à la nuit, d'en profiter pour me blottir contre elle, me recouvrir de son manteau, m'imprégner de sa noirceur. Elle a quelque chose de dangereux et d’apaisant à la fois.

Mais pour me réveiller (parce que malgré tout, les cartons m’attendent ! ), je hoche furieusement la tête et mon pied bat la chamade au son de LMFAO, David Guetta, Beyoncé et acolytes, à fond dans mes écouteurs. Il faut envoyer du pâté pour arrêter de bailler, c’est comme ça, et c’est tout.

Au fait, je n'ai pas fait de déménagement depuis le mien, en mai 2009 ! Le temps passe si vite que c'en est effrayant, ça me fait tourner la tête.
À moins que ce ne soit la fatigue et l'hypoglycémie  :-)

lundi 23 janvier 2012

Que de la gueule !


Je vous rassure, je n’ai pas attendu d’avoir 30 ans pour le comprendre : les mecs n’ont que de la gueule, et ça ne va pas en s’arrangeant.
Exemples ? Ben bien sûr, je ne prends pas mon plus beau clavier UNIQUEMENT pour écrire 2 lignes d’une banalité affligeante ! J
Allez, je donne tout :

Exemple n°1 : Le collègue qui me trouve « toujours au top » (Sans doute parce qu’il ne m’a jamais vue au réveil)
Après quelques échanges de mails avec moults compliments (cf mon article : 
http://ilfautsouffrirpouretreblonde.blogspot.com/2011/12/le-traditionnel-message-de-fin-dannee.html), répartis sur un mois environ, RAS. Certes les rapports sont plus détendus et un peu plus personnels, mais c’est tout ! Pas de passage à l’action, pas d’efforts de son côté. Alors je veux bien semer des petits cailloux, mais ça va finir par être des bribes de miettes, de la poussière de caillasse. Je suppose qu’être fraîchement divorcé, avec un garçon de 10 ans dans les pattes, et avoir 10/15 ans de plus que moi n’aident pas, on est bien d’accord. J’imagine aussi que travailler ensemble est un frein conséquent. Pourtant, qui ne tente rien n’a rien… Remember that.

Exemple n°2 : Le collègue qui me trouve charmante
Le fameux expéditeur du message suivant :
Intitulé du mail : « Je vous trouve charmante mademoiselle »
Contenu du mail : « Ta nouvelle coupe te va très bien »
(cf mon post : 
En v’là un qui n’a jamais répondu à mon mail. Tu m’étonnes ! Et pour cause : voici les détails d’une conversation que j’ai eue avec mon amie/collègue en début de semaine dernière lors d’un de nos déjeuners en mode « gossip time » :
Moi : Je lui raconte tout pour avoir son avis.
Elle : «  Ben il est gonflé quand même. »
Moi : « ??? »
Elle : « Il est quand même marié et il a des enfants ! »
Moi : « ???!!! »
OK, bravo. Inutile de vous dire qu’il a été aussi vite oublié le gredin.

Exemple n°3 : Fab - OVS
Le jeudi 12 janvier, pendant la soirée OVS (OnVaSortir), j’ai marqué des points auprès d’un certain Fab, qui m’a fait de plaisants compliments (cf l’article : 
Il est très gentil, pas de problème là-dessus, mais je ne suis pas intéressée, c’est comme ça, ça ne se commande pas. Cela ne m’empêche pas d’échanger quelques messages, d’autant plus qu’une autre soirée était prévue vendredi dernier, même endroit, même organisatrice. Je n’hésite pas une seconde à m’inscrire. Constatant qu’il ne le fait pas, je lui envoie un mail pour le prévenir et savoir s’il venait. Réponse : il se tâte, faut voir, il ne sait pas. Bref, je le vois venir à 4 km l’animal : il voudrait que le supplie de venir. Dommage ! Je n’ai pas répondu du coup, et le lendemain, ça n’a pas loupé, j’avais mon message de relance du genre « Ben tu ne réponds plus… ». Et non, c’est la life mon grand ! Moi j’y vais à cette soirée, toi tu vis ta vie, I don’t care.
Et finalement, il était là vendredi ! Ah les mecs, les mecs, les mecs. Je ne comprendrai JAMAIS rien.

Exemple n°4 : Ludo - OVS
Jeudi 12, toujours à cette soirée OVS, il y avait un mec qui m’a un peu tapé dans l’œil, Ludo. On n’a pas pu vraiment discuter, les positions géographiques n’aidant pas. En revanche, il a eu la bonne idée de se pointer vendredi, et là, ça l’a bien fait. On a beaucoup parlé, je crois que le rapprochement était évident, en gros, on a un peu passé la soirée ensemble. Je le sentais bien donc. J’espérais avoir un petit mot ce week-end, but… no news… la loose !
En même temps, pour une raison qui m’échappe, j’ai eu beaucoup de succès vendredi soir… Les phéromones ? L’association short-bottes (en soldes) ? La nouvelle coupe ? Les effets de la gym sur ma silhouette ? Je ne peux pas répondre, mais ça fait beaucoup, beaucoup de bien à l’égo ! My modjo is back baby !
Oui, sauf que Bridget est un peu difficile et n’aime pas que des mecs qui n’ont pas eu l’autorisation officielle se permettent de me toucher. Ça me dégoûte… Et comme j’aime garder le contrôle, je préfère décider de qui a le droit de m’effleurer/de danser avec moi/d’essayer de me choper/de me peloter. En l’occurrence, comme vous l’aurez compris, une seule et unique personne aurait obtenu l’agrément : le fameux Ludo. Mauvais point pour moi : il m’a vu remballer un paquet de gars, ce qui peut l’amener à conclure que je n’ai pas envie d’être emmerdée. Du tout. Par qui que ce soit. Lui compris. Oh merde !
Le plus affreux, c’est quand même cette vieille phrase que j’ai balancée au moment de partir ! Le genre de débilité que tu ressasses ensuite toute la nuit en te disant que t’es vraiment nulle et tellement pas inspirée : « On se croisera peut-être au marché de Suresnes ? » ?????!!!!! Que de la merde, je vous avais prévenus. Intervention pourrie, et je n’ai même pas l’excuse de l’alcool : j’étais en voiture, donc sobre. Et pas fière de ma prestation, clairement.
(Tout ça, c’est de sa faute : pendant notre grande conversation, il m’a parlé de la Médiathèque en m’en chantant les louanges, alors forcément je ne me suis plus sentie !)

Le profil ? 32 ans. Grand. Brun. Mince juste comme il faut. Propre sur lui. Galant. Drôle. Chef. Pas chef pour le fun, moi-même je pourrais dire que je suis chef dans l’absolu. Non, plutôt en mode « Oui, chef ! » puisqu’il est dans la restauration, spécialité : chef pâtissier. En train de monter sa propre boîte dans le 8ème. Habitant à 2 pas de chez moi (pour de vrai). Un scooter et une voiture (c’est bien, j’aime avoir le choix).
Le hic ? Bien sûr, il y en a un. Il y en a toujours un. Il est fraîchement divorcé. Et Papa de deux petites filles. Je le savais, parce qu’en bonne chasseuse, je m’étais renseignée sur son profil. Il a eu la bonne idée de le glisser assez rapidement dans la conversation, ce que j’ai trouvé plutôt fair-play. Au moins, il annonce la couleur, c’est toujours mieux que de l’apprendre trop tard.
En même temps, dans la mesure où rien ne s’est passé / rien ne se passe dans l’immédiat, et puisque je décide de voir venir, pas d’inquiétude.
Je ne sais pas quoi faire, donc je ne fais rien ! Je déteste être indécise pourtant. J’hésite à envoyer un petit mail platonique version « Tu es bien rentré ? C’était vraiment sympa vendredi. ». Le genre d’idiotie qui n’engage à rien mais qui me rappellerait à son bon souvenir… Ou laisser pisser, en espérant qu’il fasse le premier pas. Faire un travail de fond sur moi et patienter, patienter. Une résolution que je n’ai pas prise pour cette nouvelle année, pour la simple et bonne raison que je suis persuadée de ne pas la tenir. Il faudrait pourtant : ma Sœur me racontait hier qu’elle avait aussi une target OVS, et que ça traînait depuis… septembre… sans qu’il ne se passe rien !!! Comment elle fait ?! Je devrais prendre exemple.

Tout ça pour dire que bizarrement, dès que j’ai un coup de cœur (et là c’en est un, ça fait un petit moment que ça ne m’était pas arrivé, c’est bien !) je perds tous mes moyens.
Une chose est sûre : je ne veux pas l’effrayer l’animal, et c’est la raison pour laquelle je me demande si je ne vais pas laisser tomber le mode chasse pour passer en mode… cueillette !

jeudi 19 janvier 2012

Point « vœux »


« Tous mes vœux… » BLA BLA BLA BLA. Tous les ans, c’est pareil : il faut rédiger ses vœux. Quand il s’agit de remercier les oncles et tantes d’avoir joué au Père Noël, c’est une chose. Mais quand il faut se taper les cartes des 360 clients, merci l’arnaque. En tant que directrice de clientèle qui anticipe et qui surtout souhaite économiser ses gentilles attentions envers ses clients, je fonctionne systématiquement de la manière suivante : je collectionne deux ou trois formules-clés que je glane à droite à gauche (souvent je les pompe de personnes extérieures qui sont, elles, inspirées) et je les copie-colle. Ni vu, ni connu. Merde quoi, le temps, c’est de l’argent. Sans compter que comme tout leur est dû, ces charmants clients ne remercient jamais. Jamais. Alors pas la peine de prendre la peine.
2012 n’échappe pas à la règle, et comme c’est la crise, j’ai vendu à ma boss de n’écrire qu’une carte par équipe et pas par personne. J’ai été convaincante (tu m’étonnes) et de ce fait, je n’ai rédigé que… 11 cartes, dont deux perso. La classe.

Point  « vœux »  à date :
Cartes de vœux pro : Check.
Cartes de vœux famille : Check.
Cartes de vœux/SMS/Mails perso : Pas Check.

Pour les amis les plus proches, soit ils étaient avec moi le jour J, soit nous nous sommes appelés / textotés très vite. Pas d’embrouille, tout roule.
Mais en ce début d’année, j’ai eu envie de me lâcher. D’envoyer des messages inopinés à des contacts (masculins)… perdus… de vue… et perdus... tout court !

Par ordre chronologique :
- Texto envoyé au dernier homme qui a daigné poser ses doigts (et le reste) sur moi : cf mon post « Parfaite Bridget » du 21 août 2011 : http://ilfautsouffrirpouretreblonde.blogspot.com/2011/08/parfaite-bridget.html
Euh, pas de remarque sur ces 5 mois de désert sexuel et sentimental, merci. Réponse dans l’heure. Il se plaint bien sûr : « Pour mes rêves, c’est pas gagné ». Un signe qui me fait dire que je n’ai décidément rien loupé, cette histoire aurait décidément été beaucoup, beaucoup trop compliquée.
PS : Et moi, mon rêve, c’était d’avoir de tes nouvelles après notre nuit passée ensemble. Mais bon. Chacun sa merde je suppose.
- Texto envoyé à Thomas : no comment. J’ai longtemps hésité et ça me faisait plaisir en un sens. Alors voilà, j’ai fini par me lancer un soir sur un coup de tête. Réponse dans les 48H (le temps de s’en remettre ?) : sympa et sans effusion. Exactement ce que j’en attendais.
- Mail à X, installé à l’autre bout du monde avec sa… femme.  Là encore, no comment. Sa réponse (une partie de sa réponse en tout cas) : « Ma résolution cette année est très simple : être heureux. Ne pas se laisser atteindre par les petits soucis, ne pas tjs chercher ce qu'on a pas, oser, décomplexer. Bref, enjoy right now ! Life is fucking short. Alors je te souhaite de profiter de chaque moment de la tienne! » Eh ben voilà un message positif et plein d’entrain qui me met en joie !  Exactement ce que j’en attendais.

Vous pensez que je suis folle, que c’est de la nostalgie déguisée ? Que, désespérée, de rage et d’ennui, je cherche à remettre le couvert ? Que nenni !
C’est plutôt comme si je me prouvais que ça ne me fait rien. Que je peux envoyer des messages à des mecs qui m’ont marquée sans ressentir de regrets, de haine, de tristesse, ni d’envie particulière. Non, rien qu’un échange standard en tout bien tout honneur. 

samedi 14 janvier 2012

Récit ordinaire d’une semaine extraordinaire.

Lundi 9 Janvier – Mardi 10 Janvier – Mercredi 11 Janvier
Il y a des débuts de semaines qui éreintent. Qui lessivent. Qui énervent.
Celle-ci en faisait partie, elle respectait en tous points la bonne semaine de merde. Vous voyez de quoi je parle ? Quand tu te demandes pourquoi tu as choisi de faire de la relation client ton métier ? Pourquoi tu dois continuer à travailler avec des gens qui ne comprennent rien à ce que tu fais ? Qui te traitent comme une chienne. Qui n’ont pas d’autre mot qu’ « urgence »  à la bouche : « C’est urgent. C’est très urgent. Il  me le faut tout de suite. »
Et toi, bien sûr, comme tu as une conscience professionnelle (un peu trop développée parfois), tu fais tout pour respecter leurs contraintes, tu t’ajoutes de la pression en quelque sorte, tu finis par y arriver, et ça c’est bon. Mais en contrepartie tu obtiens quoi ? Rien. Nada. Nothing. Pas un merci, pas de reconnaissance, pas d’avantages. Juste des nuits agitées par le stress et un re-début de maux de ventre.
Il y a des débuts de semaines qui te donnent envie de tout plaquer.

Jeudi 12 Janvier – Vendredi 13 Janvier
Parfois, il suffit d’un rien pour te déstabiliser. Un petit rien qui fait du bien.
Visez un peu : jeudi matin, un collègue (que je ne croise jamais du reste) passe dans les bureaux prendre en photo les nouvelles stagiaires fraîchement arrivées. Basta. Au passage, pour une raison qui m’échappe, il décide de me prendre aussi en photo alors que je suis en ligne. Je reçois quelques minutes plus tard lesdites prises de vue par mail interne avec le message suivant :
Intitulé du mail : « Je vous trouve charmante mademoiselle »
Contenu du mail : « Ta nouvelle coupe te va très bien »


Je tombe de ma chaise. Puis je me relève.

Première réaction
: J’ai bien fait de passer chez le coupe-tiff.
Seconde réaction : Suis affreuse sur ces photos ! Grosses joues, trop de maquillage, beurk beurk et re-beurk.
Troisième réaction : Attends, faut que je relise le mail là… C’est une blague ?!
Ça n’en a pas l’air pourtant ! Un appel du pied donc ? Je passe trois heures à essayer de rédiger une réponse qui induise que je suis open sans être trop cash. Je l’envoie dans l’après-midi. Je rafraîchis ma boîte toutes les 2 secondes jusqu’au moment où je quitte (enfin) l’agence. Sans retour, mais le sourire aux lèvres.

Un petit rien qui change tout.

Ces émotions ne me font pas oublier que je me suis engagée pour une sortie OVS le soir-même : boire un verre au Charly Birdy à côté de chez moi avec 15 personnes que je ne connais pas. J’y vais cool, après un ptit pschitt de parfum et un « make-up rafraîchissement ». 21H45. J’arrive au point de rendez-vous en même temps qu’un certain David avec qui je commence à faire connaissance. Puis les gens nous rejoignent les uns après les autres et nous prenons possession des lieux. Je suppose que ce n’est pas toujours le cas, mais là, la sauce prend bien : on se marre vraiment, on apprend à se connaître, on prend des photos (David a une légère tendance à me coller un peu trop à ce sujet, les images pourront en témoigner). Je passe un super moment, vraiment. De quoi me faire une bonne fois pour toutes oublier cette semaine pourrie ! Pas de target, mais des gens de tous horizons qui sont ouverts d’esprit. Nous quittons les lieux à la fermeture, je rentre chez moi à 1H après avoir déposé deux filles au tramway.
Depuis, j’ai échangé quelques messages avec ces 2 filles avec qui j’ai bien sympathisé, et j’ai reçu un mail d’un des mecs qui était à la soirée :
… « En tous cas, cette rencontre était sympa; tu as l'air de quelqu'un de sympa, vivante; ça fait plaisir de croiser des personnes ainsi. En espérant avoir l'occasion de te recroiser. » …

Bon, la syntaxe n’est pas parfaite certes, mais c’est un joli compliment.
Tout cela ne fait que contribuer à me rendre à l’évidence : je dois continuer ces sorties qui me font du bien. Je suis contente de m’être pris un bon coup de pied au cul la semaine dernière. Je suis d’autant plus contente d’avoir réagi au coup de pied au cul et de m’en être mis un moi-même.

Sans compter que la semaine ne pouvait que bien se terminer puisque vendredi je ne travaillais pas : OUF, I was OFF !!! Au programme : arpenter le 7ème arrondissement avec mon Papa, qui m’invitait au restaurant Le Quinzième, de Cyril Lignac, pour le déjeuner : http://restaurantlequinzieme.com/

Rendez-vous à 10 heures Métro St Sulpice pour un café-comptoir et une pause-pipi. Marché du Boulevard Raspail. Arrêt à la Grande Epicerie du Bon Marché, moi pour les packs, Daddy pour la cave. Rue du Bac jusqu’à la sublime et inattendue boutique Deyrolles. Rue St Dominique jusqu’aux Invalides. Champs de Mars. La Tour Eiffel. Charles Michel. Convention. Et enfin la Rue Cauchy pour le déjeuner tant mérité : nous n’avons pas arrêté de crapahuter depuis le matin ! Je change discrètement de chaussures dans la rue bien entendu.
Le cadre est parfait, le service est parfait. Ma coupe de Veuve Cliquot rosé est parfaite. Mon petit pain aux céréales parsemé de poudre d’or est parfait. Ma vie est parfaite. Mes 30 ans sont parfaits. Bref, j’exulte, je jubile, le repas est un orgasme culinaire du début à la fin. Je n’ai JAMAIS, JAMAIS aussi bien mangé de ma vie. Tous mes sens sont en éveil, les mets fins et délicats défilent sous mes yeux subjugués et mon palais excité. Nous sortons de table à 16H30, la peau du ventre bien tendue, et un peu bourrée pour ma part…
Pour vous faire saliver, voici le menu que nous avons pris, sans compter les amuse-bouche et le pré-dessert (variations autour de la pomme) :

Le genre de cadeau dont je me souviendrai toute ma vie. Sans compter qu’une journée en tête-à-tête avec le Pater, ce n’est pas tous les jours.
Comme je suis vraiment bourrée en fait, je propose de marcher un peu pour digérer ! Retour vers les Invalides, au-delà du Pont Alexandre III qui nous offre une jolie vue de la Tour Eiffel au coucher du soleil, Grand Palais à gauche, Petit Palais à droite. Ce n’est pas un hasard si je choisis ce chemin : il s’agit d’un de mes endroits préférés de la capitale, je voulais terminer notre aventure sur cette note poétique.
Je rentre chez moi repue, ravie, enivrée. Accessoirement épuisée !

Il est ainsi des petits moments de bonheur dans la vie qui nous font oublier tous les tracas du quotidien. Qui nous rappellent avec justesse que le boulot est une chose, mais que l’essentiel est ailleurs.
Alors je vous le dis en toute simplicité chers amis : vive Cyril, vive les mecs qui se lancent, vive OVS,  vive la bonne chair et les bons vins, vive les 30 ans, vive la vie !
Et dire que je voulais tout plaquer !… ;-)

mardi 10 janvier 2012

Le parcours du combattant de la parfaite célibataire (blonde de surcroît) - Épreuve n°6

Le parcours du combattant de la parfaite célibataire (blonde de surcroît) :
Épreuve n°6 : Sortir.


Déclic N°1 :
Cette année, nul besoin de se préoccuper de l’organisation du jour de l’an : mon meilleur ami fêtait ses 30 ans le 30 décembre et nous avait fait bloquer le réveillon 2011 en prévision. D’une pierre deux coups, c’est le cas de le dire. Là, au beau milieu de mes amis, j’ai soudain pris conscience qu’à part Aurél et moi, nous étions entourées de couples. Cernées d’amour, de tendresse, d’affection, de projets communs. Ce n’était pas une première, certes. Mais je les ai enviés. Oui, je les ai enviés.
Déclic N°2 :
Jeudi soir dernier, je racontais mon jour de l’an à un ami, en prenant bien soin de souligner ma solitude. Ce à quoi il m’a rétorqué qu’en même temps, je ne risquais pas de faire des rencontres si je ne sortais pas plus. Si je n’élargissais pas un peu le cercle, histoire de créer des opportunités. En gros, si je ne me sortais pas une fois pour toutes – les – doigts – du - cul.
Bien secouée, je me suis d’abord trouvé des excuses avant de mes rendre à l’évidence : il a bien sûr totalement raison.
Déclic N°3 :
Samedi. Je passe vite fait à la médiathèque rendre mes livres/CD/DVD. Le monsieur m’appelle par mon prénom…

TROP, C’EST TROP !
J’ai beau y croire (enfin je crois que j’y crois), il va falloir provoquer un peu la chance parce que « Prince Charming » ne va pas arriver sur son fier destroyer, là, comme ça, l’air de rien. Ni tomber du ciel « au moment où je m’y attends le moins », comme la terre entière aime à me le rappeler.
Moi qui avais tenu bon et qui ne voulais pas prendre de bonnes résolutions, je suis mal. Je fais une concession et en prends une seule pour cette nouvelle année : je dois/vais SORTIR.
Mouais, ça a l’air facile comme ça… La difficulté est la suivante : OÙ ? Et avec QUI ? Des amis, j’en ai bien sûr (et les meilleurs sans nul doute) MAIS 90% en couple, une bonne partie en province… Quant à faire un ciné ou une expo « on my own », ça je le fais tout le temps et ça ne me pose aucun problème. En revanche, aller boire un verre seule dans un bar, c’est un peu glauque, non ?

Évidemment, Bridget a une solution pour ça ! Dès vendredi matin, je me suis inscrite sur OVS (On Va Sortir), site dont ma sœur ne cesse de me vanter les mérites. Le concept ? Des gens lancent des sorties, tous thèmes confondus (ex : une conférence, un match de tennis, un dîner, un théâtre, un poker, etc.), on s’inscrit comme participant et on se retrouve. C’est aussi simple que ça. Et ce n’est pas un site de rencontres.

Dimanche. 5 filles. 3 mecs. UGC La Défense. Happy New Year en VO. Séance de 17H
En gros, je vous la fais courte : pourquoi aller au ciné toute seule ce dimanche alors que je peux y aller avec 7 personnes que je ne connais pas mais qui n’ont pas non plus envie de sortir « alone »?
C’est donc comme ça que j’ai fait ce week-end ma première sortie OVS. Le plus dur, c’est en fait l’arrivée au point de rencontre. Moi, j’ai la chance d’aller facilement vers les gens, je suis hyper sociable donc l’exercice ne m’effraie pas (trop).
Le « petit plus » : rencontrer des gens que je ne croiserais jamais dans mon cercle d’amis ou dans mon milieu pro (ex : une chargée de recherche à Jussieu ou un kiné). L’ambiance est détendue, c’est assez bizarre finalement mais très sympa.
Sans compter que je ne serais jamais allée voir ce film dans l’absolu : je garde un mauvais souvenir de Valentine’s Day qui était un bon navet (même réalisateur, même équipe, mêmes acteurs pour la plupart).
C’eût été dommage pourtant parce que c’était bien mieux en fait. Avec tous les bons clichés de la comédie américaine de base et un nombre ahurissant de placements produits, mais aussi avec :
- Une Katherine Heigl sublime dans sa robe lamée.
- Un Jon Bon Jovi qui n’a pas pris une ride depuis que j’apprenais ses chansons par cœur il y a… 15 ans (merde).
- Un Zac Efron hyper hot.
- Une Michelle Pfeiffer très décalée en mode cougar sur le retour. 
 
Et surtout, clin d’œil à la fin du film quand Sarah Jessica Parker retrouve l’homme de ses rêves et descend de son carrosse perchée sur de sublimissimes… Louboutin !!!
Double signe du destin parce que – confidence pour confidence – si je n’avais pas été Bridget, j’aurais été Carrie, c’est certain !
Alors c’est entendu, je vais remettre ça et refaire bientôt une autre soirée OVS.
En 2012, je ne peux pas ignorer un signe du « King of Shoes » !!!

dimanche 8 janvier 2012

Je suis désolée

« Je suis désolée », voilà la seule banalité que j’ai pu sortir à mon amie, lorsque, en larmes, elle m’a annoncé la mort de son grand-père. Réponse attendue, me direz-vous, on dira surtout que c’est la moins pire, qu’elle reste inoffensive. 
Désolée de quoi ? Comme si j’avais pu y faire quelque chose… Désolée face à notre propre impuissance, ça oui. Désolée de l’apprendre. Désolée de ne pas être là auprès de toi. Désolée de savoir que tu souffres. Désolée de ne pas savoir quoi dire surtout !
C’est à la mort de mon premier grand-père que j’ai réalisé à quel point les gens sont mal à l’aise. Tant qu’on n’a pas vécu la disparition d’un être cher, on ne sait pas. On ne sait pas qu’aucun mot, qu’aucune parole ne saura vous réconforter. Ce qui est important, c’est l’effort que les gens font pour montrer qu’ils vous soutiennent, et même si parfois les tentatives sont un peu maladroites, savoir qu’on est entouré est simplement réconfortant.
 
Quand mon Pépé est mort, j’avais 20 ans. Je n’avais jamais eu aussi mal de ma vie. J’accueillais les réactions de mes proches avec plus ou moins d’incrédulité à vrai dire, et plus ou moins de recul.
C’est pourtant mon meilleur ami de l’époque - il s’appelait Grégory – qui m’a le plus touchée : je l’ai appelé pour lui annoncer la triste nouvelle. Il m’a entendue pleurer bien sûr, et dès qu’il a su, il n’a dit qu’une chose : « J’arrive ». Et il a raccroché. Cinq minutes plus tard il était devant la porte, il est monté directement dans ma chambre, il s’est tu, il m’a prise dans ses bras. Et il m’a laissé pleurer. Longtemps. Rien que d’en parler je suis émue aux larmes. C’était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment précis, et il l’a compris. Je ne l’oublierai jamais.
Et oui, il y a un temps pour les mots d’amour, et un autre pour les gestes d’amour.
 
Après la douleur, le souvenir. Voilà ce qui est important : je continue à penser que les personnes que nous aimons vivent à travers nous. Parce qu’il ne se passe pas un jour sans que nous ayons une pensée pour eux, parce que rien n’effacera jamais leur souvenir.
Moi, je pense tous les jours à mon Pépé et à mon Papy. Et toujours avec tant d’amour. Finalement, peu importe les mots, c’est l’amour qui compte.

Cherchez Bridget

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!