jeudi 23 septembre 2010

Frustration – 3ème et dernier épisode


Ce soir j’ai choisi un lieu qui m’est familier. Pour me sentir rassurée ? Peut-être. Sans doute. Alors direction la place du marché St Honoré. Indécis, nous nous installons en terrasse d’un restaurant qui nous fait rapidement mauvaise impression. Hop, ni une, ni deux, nous retournons nos vestes respectives et choisissons une autre terrasse. Bonne pioche cette fois.
Il me tartine (des toasts de tapenade bien sûr même si je rêve qu’il me tartine autre chose). Je sirote mon verre de Gigondas à vitesse grand V même si je n’ai nullement besoin de me réchauffer. La phrase du moment : « Je suis assise sur un radiateur ». Ça, c’est fait.

Le dîner se passe extrêmement bien, très bonne ambiance, conversation professionnelle puis personnelle, de plus en plus intime. Je ne sais pas encore comment cela va finir, mais je passe une excellente soirée.
Après dîner, il me propose une ballade. Bonne idée ma foi. Petit tour dans le jardin des Tuileries (que j’adore par ailleurs) jusqu’au Louvre. Il ne se passe toujours rien mais la tension est palpable.

Retour vers la place Vendôme / Rue de la Paix. Moment critique lorsqu’il se tourne vers moi et me lance un : « Alors voilà, il est 23H. J’ai deux options, soit je retourne gare St Lazare pour rentrer chez moi, soit tu m’invites chez moi ». Pas d’affabulation, je cite, promis.
Je fais mon sourire de coquine (vous le connaissez celui-ci, j’en suis certaine). Je me tais (tellement pas moi). Et je continue à marcher. Jusqu’à mon carrosse. Et cette fois, c’est de ma bouche que sort cette mini-phrase : « Alors, tu montes ? ».
Evidemment, Monsieur ne se fait pas prier. Nous allons donc chez moi. Conduite tendue, il se passe des tonnes de trucs dans ma tête (et ailleurs) et je décide posément de me bourrer la gueule en rentrant pour me dérider/me désinhiber.

Jusque-là si tu as bien suivi cher lecteur, il ne s’est toujours rien passé physiquement : pas de caresse, pas de pelle, nada. Je saute sur la bouteille de Vodka et m’enfile quelques shots. Il me suit dans cette décadence alors que nous continuons à parler. Sauf que moi, parler, j’en ai ras le cul. Et du cul, j’en veux. Alors, quoi ? Tu passes à l’attaque mon chéri ? Pour une raison qui m’échappe, je ne fais rien, j’ai l’intuition qu’il faut le laisser venir, ne pas blesser sa virilité. Sauf que rien ne vient. Et que 2 heures plus tard, il se penche en avant, met sa tête dans ses mains.

STOP !!!

C’est le véritable tournant de la soirée. Là, tout de suite, maintenant. Il m’annonce qu’il ne sait pas où il en est mais qu’il ne se passera rien. Parce qu’il ne sait pas s’il a encore des sentiments pour la mère de ses enfants. Parce que si nous passions à la phase 2, il aurait la sensation d’être là physiquement mais pas là dans sa tête. Parce qu’il me respecte trop pour ça. Pourtant, il est attiré. Depuis longtemps.

Je craque. Nerveusement. Et lui soumet un fatidique : « C’est toujours un peu le problème avec toi. Un pas en avant, deux pas en arrière, et dans tout ça, je ne sais jamais sur quel pied danser ». Il le reconnaît. Il admet également que oui, depuis le début, il se passe quelque chose entre nous. Que notre relation est « spéciale ». Je ne peux pas le contredire sur ce point ! Je suis rassurée de me dire que je n’étais pas si à côté de la plaque que ça. Et pourtant… cette situation a un petit quelque chose de terriblement frustrant.

Quand je pense que nous sommes assis là, comme deux débiles, sur mon canapé Ikea. Que j’ai même changé de slip pour lui, que c’est du tout cuit et qu’il ne va rien se passer, j’ai à la fois envie de rire (sarcastique, ironique, hystérique) et de pleurer (désespoir, colère, dépit).
J’ai eu envie de ramper. Je le reconnais. De lui dire que je m’en fous de sa tête, que c’est le reste qui m’intéresse. C’eut été légitime. Et puis non. J’ai fait marche arrière parce que je crois au destin. S’il ne s’est rien passé c’est que c’était écrit. J’ai pris le contre-pied et décidé de faire Captain Freud. De l’écouter se lamenter. Je me demandai intérieurement s’il n’avait pas simplement peur (comme si moi je n’avais pas peur).

Je crois que je n’aurai jamais la réponse.

Je suppose que je ne le reverrai pas et nos (trop peu nombreux) échanges de textos qui ont suivi le prouvent. Il me rappellera quand sa « crise de la quarantaine » sera passée. Sauf que d’ici là, je pense que je serai ménopausée… Ou à l’hospice ? Ou au monastère ?...

Ou pas. Et il aura raté sa chance.

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!