dimanche 5 septembre 2010

Frustration - Episode 2


Notre premier dîner. En tête-à-tête. Je me noie autant dans la margarita que dans ses yeux bleus.
Et au détour d’une conversation quelque peu consensuelle au départ (mon boulot/ton boulot/le boulot), les sujets dérivent progressivement vers du plus personnel. Il veut savoir comment était T ., comment ça s’est fini. Pourquoi. Comment je l’ai vécu. Je me livre avec honnêteté et sincérité. Pas de langue de bois ce soir-là. Merci les margaritas.
Il se confie aussi : sa séparation, sa nouvelle vie, seul avec ses deux enfants et pour autant une ex-compagne qui reste très (trop ?) présente.

La raison pour laquelle ce dîner n’était pas ce à quoi je m’attendais réside précisément dans son attitude. Adieu la belle confiance en soi et la façade de Don Juan : j’étais touchée de découvrir une autre facette de lui.

Et dans le même temps, je n’étais pas sûre d’avoir envie d’aller plus loin. Je sais, cela peut sembler assez incompréhensible, je suis l’incarnation même de la contradiction féminine. Oui, c’est moi. Enchantée.
Je me demandais donc comment réagir si la question se posait.

Elle ne s’est pas posée. Et ce n’était pas plus mal pour tout vous dire. Nous nous sommes quittés dans le métro (so romantic !), bise chaste avant que je descende de la rame.

Le lendemain, je me fends tout de même d’un texto pour le remercier de cette charmante soirée, d’autant plus que Monsieur a invité.

Deux minutes plus tard, il m’appelle. Lui aussi a passé une excellente soirée. Il m’avoue, hésitant, embarrassé, qu’il n’aurait pas dû me laisser partir comme ça, que ce n’est pas de cette manière qu’il avait envisagé la fin de soirée… Ha ! Message bien reçu : tu voulais me sauter ! ;-) Il propose que l’on se revoie « très vite » (je cite). Et j’accepte.

Je me retrouve quelques semaines plus tard à déjeuner avec lui et un de mes anciens collègues. Nous fêtons son anniversaire et mon nouveau boulot. Il invite une fois de plus et je saute sur l’occasion pour lui dire que la prochaine fois, c’est moi qui invite. À dîner. Fidèle à lui-même, il me répond que ce jour-là, il faudra que je prenne des forces. Je le note.

De mon côté, changement de boulot. Quelques – trop rares – jours de congés. Bref, les semaines passent sans que je prenne le temps de lui donner de mes nouvelles.

Sans doute titillé par mon long silence (Le fameux fuis-moi, etc… Absolument indémodable !), il reprend contact. Nous convenons donc d’un dîner. Je dois bien honorer ma promesse. Et dans ma tête, tout est clair : si ça doit se faire, c’est ce soir.

Excitée comme une puce, je prévois 15 minutes avant de quitter le bureau pour un dernier check-up de rigueur :
- Petit coup de peigne,
- Je me repoudre le nez,
- Petit coup de déo,
- Je change de sous-vêtements pour revêtir une panoplie plus coquine,
- Je chausse les talons pour affiner la silhouette,
- Et niche derrière mes oreilles une petite goutte de parfum.
Je suis pile à l’heure. Sur les marches de l’Opéra Garnier, le bougre m’attend déjà. Il est plus sexy que jamais. Je suis plus chaude que jamais.
Ça promet.

Je le sens, comme une intuition : il va se passer quelque chose ce soir.

Je ne me trompe pas.

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Cherchez Bridget

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!