Entre tapas et vasos de vino tinto, il m’est venu une idée : et si, pendant notre week-end madrilène, je testais l’amitié d’Aurél ? Non pas que j’en doute beaucoup, mais peut-être ai-je besoin d’être rassurée…
Nous profitons de cette dernière nuit sur place pour nous lâcher un peu : quoi de tel que de se raconter ses histoires autour de tranches de « jamón ibérico » et de « pan con tomate » ? A priori rien. Et étant donné le peu d’activité sentimentale et/ou sexuelle de mon côté, nous dirons plutôt qu’elle raconte et que j’écoute en sirotant.
Au bout du 3ème verre, nous voilà déjà bien gaies, à échanger inlassablement sur notre sujet de prédilection : les mecs – what else ?
Je réalise à quel point je suis pompette au moment où je dois descendre un escalier pour me rendre aux latrines… Pas gagné d’avance, je vous le dis.
Et je réalise à quel point je suis VRAIMENT pompette quand, dans ces mêmes toilettes, un sourire béat illumine mon visage alors même que j’urine.
Ok, je suis bourrée, et puisque tel est le cas, autant accepter ce quatrième verre que les serveurs nous offrent si gentiment. Un peu plus ou un peu moins…
Réchauffées et bien entamées, nous voilà errant dans les rues de Madrid pour retourner à notre hôtel. Bizarrement, malgré mon état d’ébriété avancé, mon sens de l’orientation est intact. Et mon humour aussi : me voilà vociférant des choses coquines dans la rue. En français, Dieu merci. Aurél est littéralement pliée en deux de rire. Moi, rien ne m’arrête, j’enchaîne les révélations érotiques jusqu’à l’hôtel. Là, il nous faut remplir le formulaire demandant le petit-déj dans la chambre le lendemain, et toc, direction la salle de bain commune pour un démaquillage en règle – toujours, toujours se démaquiller chères amies, peu importe le taux d’alcool dans le sang.
Je fais ce que j’ai à faire, mais quand le brossage de dents est fini, je constate que… ça tourne, ça tourne grave :
Moi, dans un grand élan de lucidité : « Je ne me sens pas très bien Aurél… Je crois que je vais être malade… »
Elle, fermant la porte de l’intérieur : « Attends, je reste avec toi. »
Là. C’est à ce moment précis que j’ai su qu’Aurél était décidément mon amie pour la vie. Parce que pour affronter ce qui allait suivre – alors qu’elle-même n’était pas particulièrement fraîche – il fallait vraiment beaucoup m’aimer.
Je suis en effet restée quelques… heures… prostrée sur le carrelage, faisant un câlin prolongé à cette bonne vieille cuvette. Ma première pensée : oh non, c’est une salle de bain partagée avec une autre chambre, ce qui veut dire que potentiellement cette cuvette contient des milliards de bactéries et germes indéterminés. Et je ne suis pas en état de brandir mon éponge, donc je ferai avec, bien que l’idée me donne envie de vomir. Ah ben oui, ça tombe bien.
Mon amie vénérée est restée jusqu’au bout, pas besoin de me tenir les cheveux car ils sont courts, c’est déjà ça.
Je finis par regagner la chambre avec son aide précieuse, et là, c’est le drame. Parce que quand y en a plus, y a en a encore (amis de la poésie bonsoir), et qu’à la cuvette a succédé… la corbeille à papiers. Je l’ai entourée comme une femme entourerait son amant, et je laissais à cette pauvre Aurél le soin de gérer le renouvellement des sacs poubelle, en me disant que j’avais une chance inouïe de l’avoir comme amie, et surtout qu’un jour ou l’autre, il faudrait que je me rachète.
Elle me suggère de m’allonger un peu, mais ça tourne encore tellement, ça tourne comme jamais. Je lui balance LA phrase de la soirée : « Je suis pas sereine Aurél, je suis pas sereine ». Vous constaterez que le langage peut être châtié en toutes circonstances, on aime la langue française ou pas.
Je finis par m’assoupir, les bras autour de la corbeille, et la petite lumière allumée parce que j’ai un peu peur. Et puis je repose cette pauvre poubelle qui n’avait rien demandé, j’obéis à cette pauvre Aurél qui n’avait rien demandé elle non plus : extinction des feux.
Je m’endors enfin, bercée et néanmoins gênée par le tambourinement de la pluie. Ce qui me vaut – en pleine nuit - une autre phrase mémorable : « C’est quoi ce bruit Aurél ?! », genre subitement paniquée.
Je vous laisse imaginer le réveil : j’ai beau être matinale, j’ai bien, bien mal. Et j’ai honte. Alors je me trouve des excuses bidon : la fatigue, le stress de ces derniers mois, les nerfs qui lâchent, le peu de nourriture ingurgitée la veille, la qualité médiocre du vin, des tapas pas fraîches, etc. Pour finalement entendre de la bouche de ma meilleure amie une remarque extrêmement pertinente compte tenu de la situation : « Je crois qu’il va falloir que tu assumes, tu t’es pris une bonne cuite. »
Bien sûr, elle a raison. Je me demande du coup ce qui a été le plus dur pour moi : survivre à cette épreuve ou assumer le lendemain… Malheureusement, je crois savoir ce qui a été le difficile pour Aurél et je profite de cet article pour lui présenter mes plus plates excuses.
Aujourd’hui, avec le recul, j’assume et, je peux le clamer haut et fort : en ce qui concerne notre amitié ma chère Aurél, je suis sereine !
Au bout du 3ème verre, nous voilà déjà bien gaies, à échanger inlassablement sur notre sujet de prédilection : les mecs – what else ?
Je réalise à quel point je suis pompette au moment où je dois descendre un escalier pour me rendre aux latrines… Pas gagné d’avance, je vous le dis.
Et je réalise à quel point je suis VRAIMENT pompette quand, dans ces mêmes toilettes, un sourire béat illumine mon visage alors même que j’urine.
Ok, je suis bourrée, et puisque tel est le cas, autant accepter ce quatrième verre que les serveurs nous offrent si gentiment. Un peu plus ou un peu moins…
Réchauffées et bien entamées, nous voilà errant dans les rues de Madrid pour retourner à notre hôtel. Bizarrement, malgré mon état d’ébriété avancé, mon sens de l’orientation est intact. Et mon humour aussi : me voilà vociférant des choses coquines dans la rue. En français, Dieu merci. Aurél est littéralement pliée en deux de rire. Moi, rien ne m’arrête, j’enchaîne les révélations érotiques jusqu’à l’hôtel. Là, il nous faut remplir le formulaire demandant le petit-déj dans la chambre le lendemain, et toc, direction la salle de bain commune pour un démaquillage en règle – toujours, toujours se démaquiller chères amies, peu importe le taux d’alcool dans le sang.
Je fais ce que j’ai à faire, mais quand le brossage de dents est fini, je constate que… ça tourne, ça tourne grave :
Moi, dans un grand élan de lucidité : « Je ne me sens pas très bien Aurél… Je crois que je vais être malade… »
Elle, fermant la porte de l’intérieur : « Attends, je reste avec toi. »
Là. C’est à ce moment précis que j’ai su qu’Aurél était décidément mon amie pour la vie. Parce que pour affronter ce qui allait suivre – alors qu’elle-même n’était pas particulièrement fraîche – il fallait vraiment beaucoup m’aimer.
Je suis en effet restée quelques… heures… prostrée sur le carrelage, faisant un câlin prolongé à cette bonne vieille cuvette. Ma première pensée : oh non, c’est une salle de bain partagée avec une autre chambre, ce qui veut dire que potentiellement cette cuvette contient des milliards de bactéries et germes indéterminés. Et je ne suis pas en état de brandir mon éponge, donc je ferai avec, bien que l’idée me donne envie de vomir. Ah ben oui, ça tombe bien.
Mon amie vénérée est restée jusqu’au bout, pas besoin de me tenir les cheveux car ils sont courts, c’est déjà ça.
Je finis par regagner la chambre avec son aide précieuse, et là, c’est le drame. Parce que quand y en a plus, y a en a encore (amis de la poésie bonsoir), et qu’à la cuvette a succédé… la corbeille à papiers. Je l’ai entourée comme une femme entourerait son amant, et je laissais à cette pauvre Aurél le soin de gérer le renouvellement des sacs poubelle, en me disant que j’avais une chance inouïe de l’avoir comme amie, et surtout qu’un jour ou l’autre, il faudrait que je me rachète.
Elle me suggère de m’allonger un peu, mais ça tourne encore tellement, ça tourne comme jamais. Je lui balance LA phrase de la soirée : « Je suis pas sereine Aurél, je suis pas sereine ». Vous constaterez que le langage peut être châtié en toutes circonstances, on aime la langue française ou pas.
Je finis par m’assoupir, les bras autour de la corbeille, et la petite lumière allumée parce que j’ai un peu peur. Et puis je repose cette pauvre poubelle qui n’avait rien demandé, j’obéis à cette pauvre Aurél qui n’avait rien demandé elle non plus : extinction des feux.
Je m’endors enfin, bercée et néanmoins gênée par le tambourinement de la pluie. Ce qui me vaut – en pleine nuit - une autre phrase mémorable : « C’est quoi ce bruit Aurél ?! », genre subitement paniquée.
Je vous laisse imaginer le réveil : j’ai beau être matinale, j’ai bien, bien mal. Et j’ai honte. Alors je me trouve des excuses bidon : la fatigue, le stress de ces derniers mois, les nerfs qui lâchent, le peu de nourriture ingurgitée la veille, la qualité médiocre du vin, des tapas pas fraîches, etc. Pour finalement entendre de la bouche de ma meilleure amie une remarque extrêmement pertinente compte tenu de la situation : « Je crois qu’il va falloir que tu assumes, tu t’es pris une bonne cuite. »
Bien sûr, elle a raison. Je me demande du coup ce qui a été le plus dur pour moi : survivre à cette épreuve ou assumer le lendemain… Malheureusement, je crois savoir ce qui a été le difficile pour Aurél et je profite de cet article pour lui présenter mes plus plates excuses.
Aujourd’hui, avec le recul, j’assume et, je peux le clamer haut et fort : en ce qui concerne notre amitié ma chère Aurél, je suis sereine !
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