Il
est temps de quitter Banaue, ce havre de paix, pour de nouvelles aventures...
Nous kidnappons notre guide Joel pour cette longue journée de trajet en van, et
embarquons avec nous son meilleur ami, et accessoirement notre chauffeur pour
la journée. Direction la ville de Baguio, que nous rejoignons par la route de
la cordillère et qui nous permet d’avoir de belles vues.
Ce
que nous ne savions pas, c’est que Joel nous réservait une surprise de
taille : nous avons fait halte pour le déjeuner chez ses beaux-parents, où
nous attendaient également sa femme et ses enfants, en vacances dans cette
maison familiale. Nous avons donc rencontré tout le monde, et partagé leur
table en invitées de marque. Un moment très émouvant et extrêmement touchant,
bien que je me sente un peu mal à l’aise, bouleversée par tant de gentillesse
et de générosité. Au menu ? Frites maison, salade verte, poulet adobo
maison – la grande spécialité philippine – et riz bien évidemment, mangues
exquises et rires d’enfants. Un très, très joli moment.
Repus,
nous reprenons tous les quatre la route pour Baguio, ville gigantesque et
polluée qui nous fait – au premier abord – regretter Banaue. D’autant plus que
c’est non sans émotion que nous quittons notre guide adoré. Une si belle
rencontre…
Nous
avons eu tellement peur de tomber dans un moment de déprime que nous sommes
parties très vite à l’assaut de la ville. Nous y découvrons le restaurant « Oh
my gulay », dans lequel nous nous sentons totalement à l’écart, un peu
comme si nous étions transportées dans un décor de Pirates des Caraïbes.
Original et calme, super bon et pas cher, ce qui nous va bien. Seul hic :
il n’y a pas d’alcool ( ???!!!) et les cuisines ferment super tôt. Nous ne
nous laissons pas abattre pour autant et enchaînons les cocktails au très
décontracté bar « Rumours », où nous finissons la soirée et devenons
vite l’attraction locale : il semblerait en effet qu’Aurel soit le sosie
de Céline Dion… MDR.
Et
puis tout bien considéré, c’est pas mal Baguio. On y a passé de bons moments,
avons découvert un joli marché, nous avons pris notre temps et avions la chance
d’être dans un hôtel élégant et bien placé.
L’expérience
du séjour : le massage aux pierres chaudes trop chaudes !!! Une
torture pour moi, qui aie déjà une température corporelle légèrement supérieure
à la moyenne… Sans compter que la masseuse était, comment dire… tonique !
Quand j’ai enfin réussi à me relaxer totalement et à glisser dans un pseudo-sommeil
salvateur, Aurel a fait tomber une de ses pierres sur le parquet, ce qui m’a
fait exploser : bruyant mais drôle, tellement drôle.
Le
coup de gueule de notre passage à Baguio ? Nous avons donné nos affaires à
laver à la « laundry », comme tous les ans en ce qui me concerne, et
une grande première pour Aurél. Sauf que nous n’avons récupéré qu’une partie de
nos fringues, sommes allées réclamer au moins 3 fois, avons du coup presque
tout récupéré, ainsi que 3 paires de chaussettes et une serviette qui ne nous
appartenaient pas… Et mon soutien-gorge a perdu une baleine au passage, ce qui
reste totalement inexpliqué à date. Nous avons donc gueulé, hein, et obtenu un « refund ».
Ça ne remplacera pas mon Princesse Tam-Tam, mais c’est pour le principe.
Après
Baguio, c’est Angeles qui nous attend, 5 heures de bus pour rejoindre notre
nouvelle escale. Dieu merci, le chauffeur n’est pas un grand taré de la
clim ! Arrivées à la gare routière de Dau, c’est le drame : il n’y a
aucun taxi ! Nous devons nous rabattre sur un tricycle, il s’agit d’une
sorte de moto à laquelle est accroché un mini side-car, idéal pour les courts
trajets. Idéal en effet, mais il nous faut cette fois y grimper toutes les deux
avec nos gros sacs respectifs et nos 2 sacs à dos. Résultat ? Nous étions
serrées, bien serrées, une fesse chacune sur la micro-banquette, et impossible
de se regarder tellement nous étions dans des positions saugrenues. Bain de
pollution garanti, mais quel fou rire !
Déconvenue
à l’hôtel même si nous nous en doutions : la ville d’Angeles est réputée
pour sa prostitution, et en effet, c’est spécial. Un balai de gros pervers d’Américains
au bras des jolies Philippines, bien sûr ça nous dégoûte et ça alimente entre
nous les théories les plus abominables.
Nous
ne restons de toute façon que quelques heures : demain matin, réveil
matinal à 4H pour se rendre au Mont Pinatubo, volcan tristement célèbre pour sa
dernière éruption en date - 1991.
Si
la balade finale et le lac n’ont pas grand intérêt, c’est le trajet en 4x4 qui
est réellement impressionnant. Une heure à traverser un désert de cendres, qui
nous rappelle que Dame Nature sait être imprévisible. Longue attente liée à un
exercice militaire, poussière de cendre qui s’insinue jusque dans les moindres
recoins de notre anatomie (oreilles, narines), chaleur écrasante… tout cela
n’aura pas raison de notre motivation ni de notre ravissement devant ce paysage
totalement lunaire, irréel et fantastique à la fois.
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