De
retour dans la capitale philippine, nous avons – une fois de plus ! –
passé la nuit dans ce qui se voulait un hôtel de passe, stratégiquement proche
de l’aéroport pour gagner du temps le lendemain matin.
Malheureusement,
la nuit fut courte et agitée en ce qui me concerne : réveillée par une
furieuse envie de faire pipi à 2H20, je me lève discrètement pour ne pas
réveiller mon acolyte, et j’entrouvre délicatement la porte de la salle de
bains pour découvrir… que des blattes se sont approprié les lieux et que ça
grouille là-dedans p***** de m***** !!! Impossible de me rendormir bien évidemment, et
au réveil, ces salopes avaient disparu, mais le mal était fait.
Je
n’étais donc pas fraîche pour cette longue journée de transition : taxi
> avion > voiture avec chauffeur > bus > ferry > tricycle, nous
avons tout fait pour finalement rejoindre en fin de journée la petite île de
Bantayan.
J’avais
eu un tel coup de cœur pour le nord de Luzon et ses rizières en terrasse que
j’appréhendais un peu le sud… Il va pourtant falloir s’y résoudre – avec
plaisir : les Philippines ont bien des trésors cachés.
Cette
île est un véritable paradis : cocotiers, plage de sable fin, une douceur
de vivre inégalée, un silence reposant… Le bonheur je vous dis. Quant à notre
hôtel… fabuleux ! Un havre de paix, les pieds dans l’eau. Le bungalow est
tellement beau que j’en ai eu le souffle coupé. Bref, j’attendais énormément de
ces vacances, après ces quelques mois de merde (il faut le dire), mais je dois
bien avouer que la réalité dépasse de très loin mes espoirs. Je me
régale !
Aujourd’hui,
alors que nous étions échouées sur nos transats, 3 petites filles qui vendent
des colliers de coquillages sont venues discuter un peu avec nous. Elles
étaient ébahies par nos peaux claires et notre absence de poils ! Trop
choupinettes.
C’est
ça l’ironie de la vie : alors que les Philippines rêveraient d’avoir la
peau bien blanche comme la nôtre, nous partons à l’autre bout du monde pour
prendre des couleurs. Alors que les Philippines rêveraient d’avoir des cheveux
blonds et frisés, nous dépensons des fortunes en lissage. Comme quoi, on
voudrait toujours ce qu’on n’a pas ! Ridicule si on y pense.
Nous
avons également échangé avec une Allemande qui a le courage de voyager en solo.
Sans parler du Suédois rencontré hier soir : tombé éperdument amoureux de
l’île de Bantayan, il y vit désormais 7 mois de l’année et y a créé son bar /
karaoké en bord de plage. J’adore !
NB :
Le fou rire du jour, lorsqu’à l’arrivée au Coral Blue Oriental Hotel je
découvre une tâche sombre dans la salle de bains… un cafard ?!
Décidément !!! Pour vérifier qu’il s’agit bien de l’animal et non du fruit
de mon imagination fertile, Aurél lui balance un tampon (propre hein), ce qui confirme
mes dires. Mais pas moyen de le buter à cette hauteur… De retour de notre
dîner, je rentre prudemment dans la pièce, ouf, il a disparu. Tu parles
Charles, il se la coule douce dans l’évier, où Aurél lui explose la gueule avec
sa tong ! Trop forte mon Aurél.
Il
règle sur l’île un calme irrésistible, auquel on ne peut que succomber. Plage,
lecture passionnante, baignade rafraîchissante, apéro, contemplation de la mer…
Les journées sont bien douces. Bien que je sois parfois parasitée par tout ce
qui se passe chez nous (boulot, divorce de mes parents), j’ai conscience
qu’être ici loin de tout est un véritable luxe.
Vous
allez me dire que 6 nuits et autant de jours à écouter les vagues et à
décompresser, c’est long. Que nenni ! D’abord, Aurél et moi avons une
imagination débordante lorsqu’il s’agit de s’occuper. N°1 : espionner les
gens, et si besoin, leur inventer des vies. Et ici, il y a de quoi faire, entre
le beau gosse, le nombre hallucinant de couples mixtes un peu bizarres, la
german friend, le groupe de potes, les occidentaux qui vivent sur l’île, les
propriétaires de l’hôtel… Pas de quoi s’ennuyer.
Mon
moment préféré ? En fin de journée, lorsque la mer est à marée basse et
que le ballet commence : les chiens et les enfants prennent possession de
la plage, jouent, s’amusent, rient. Les locaux se baignent, loin, très loin.
Les familles sont à la recherche de petits coquillages pour confectionner des
souvenirs que nous, touristes, rapporterons chez nous. Les occidentaux se
baladent, à cette heure tardive où nous n’avons plus à craindre la force du
soleil.
Cette
fin de journée, c’est surtout une très jolie lumière, le moment parfait pour le
recueillement et l’introspection.
Et ce silence… Les seuls bruits qui nous entourent ? Le ressac de la mer et les rires des enfants qui jouent. Comment ne pas succomber ?! Si le Paradis existe, il doit ressembler à Bantayan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire