lundi 3 décembre 2012

Bridget et le Sanglier


Il y a très précisément 17 jours, j’ai fait une rencontre qui a changé ma petite vie tranquille de blondinette désespérée. Une rencontre qui me fait me poser une foule de questions sur ce que je suis, sur ce que j’attends, sur mes rêves, mes envies et mes peurs.
Il y a très précisément 17 jours, j’ai rencontré un sanglier.
Je ne m’y attendais pas, loin de là. J’étais partie à cette soirée où je ne connaissais pratiquement personne en espérant passer un bon moment, tout simplement. Quand je suis entrée dans la pièce, mon regard s’est immédiatement posé sur Lui. « Pas mal » me dicte mon cerveau de blonde.

Le Champagne et la bonne humeur contagieuse aidant, je me surprends à me sentir extrêmement à l’aise avec tout le monde, Lui compris.
Sur le parcours qui nous sépare du restaurant, nous parlons beaucoup. D’écriture notamment. Je suis décidément sous le charme.
Au restaurant, il s’assied à ma droite et me découpe un cœur en antipasti. So romantic, je sais. Il me trouble, mais je n’en laisse rien paraître. Jusqu’à ce jeu puéril et ridicule du « kiss-kiss club », groupe auquel je suis (pour l’instant) la seule à ne pas appartenir. Pour y rentrer, je me dois d’embrasser l’une des personnes à table (mec ou fille). Ce sera Lui, bien sûr.

Je me sens super gênée par la tournure que prennent les évènements, et bizarrement beaucoup plus sereine lorsqu’il s’agit d’embrasser quelqu’un d’autre. Ah oui, un bisou suffit pour rentrer dans le kiss-kiss club, mais je n’aime pas la demi-mesure.

Au moment de quitter le restaurant, ses mains se posent sur mes épaules pour un petit massage inattendu…
Là. Précisément. C’est à ce moment-là que je sais que j’ai envie de plus.

Je le cherche du regard sur le chemin du retour, mais il semble avoir pris ses distances. J’aimerais comprendre pourquoi, mais je l’accepte et le respecte.

Nous ne sommes plus que 4 pour l’ « after », dans une chambre d’hôtel qui se transforme en salon de massage : je ne sais même plus comment ça s’est passé, mais je me retrouve assise entre ses jambes, et ses mains me caressent les épaules, le dos, et plus encore. Je me pose des milliards de questions et je me sens perdue. Littéralement décontenancée, désarçonnée, désemparée par sa tendresse et sa douceur. Il est vrai que je n’ai pas vraiment l’habitude…

Puis subitement, ses lèvres effleurent la naissance de mon cou…
Là. Précisément. C’est à ce moment-là que je sais que j’ai envie de Lui.

C’est tout naturellement que nous décidons de passer la nuit ensemble, si naturellement à vrai dire que j’ai l’impression de le connaître depuis toujours. Néanmoins, le stress commence à monter pour des raisons que seule Bridget & ses consœurs peuvent comprendre : je ne suis ni épilée, ni rasée, et mes sous-vêtements ne sont pas coordonnés. Plus précisément : mon string date des années 90, et suite à de multiples passages en machine, il n’est plus blanc mais gris. C’est la cata, je vais me rassurer en me disant qu’il s’en fout – mais pas moi ! Tant pis, il va falloir assumer… Note pour plus tard : il est vrai qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver, alors même pour aller au marché maintenant, je suis nickel. On ne m’y reprendra plus !

Je lui vole notre premier baiser devant les ascenseurs. Je n’en peux plus.
Et je réalise que je n’ai pas de préservatifs sur moi. Ben en fait, je n’ai jamais de préservatifs sur moi, c’est pas comme si j’en avais besoin d’habitude. Je lui demande s’il en a, mais non. Il me répond que ce n’est pas grave, que ce n’est pas l’objectif, que des câlins et des bisous lui suffisent… Hein ???!!! Mais ça existe des mecs comme ça ?

Alors que nous sommes allongés, j’entends dans sa bouche cette phrase que je n’oublierai jamais, et qui me fait chavirer, qui me chamboule et me ferait pleurer si je m’écoutais :

« Je veux juste de la tendresse, et j’ai l’impression que tu n’en as pas eu depuis longtemps… »
Là. Précisément. C’est à ce moment-là que je sais qu’Il va compter.

Nous passons une nuit mémorable, inoubliable, marquante. Il est effectivement tellement tendre, tellement respectueux et attentionné. Je geins, je vibre, je jouis sous ses caresses. Je ne pensais pas pouvoir me sentir aussi calme et détendue avec un homme que je ne connaissais pas quelques heures auparavant.

J’ai redécouvert le plaisir que c’est de s’endormir dans les bras d’un homme. Et de se réveiller dans ces mêmes bras, à ses côtés, sans avoir dormi et en me sentant pourtant si calme et si sereine. J’avais oublié à quel point c’était bon. J’avais oublié à quel point ça m’avait manqué.

Je profite pleinement de cette nuit : le temps s’est arrêté, et mon cerveau aussi. Je ne lui pose qu’une question :
Moi : « Tu as quel âge ? »
Lui : « 33 ans. Pourquoi, c’est important ? »
Moi : « Non, absolument pas. »
Lui : « Tu en as d’autres des questions comme ça ? »
Moi : « Oui, des tonnes, mais je ne vais pas les poser… »

Non, je ne les ai pas posées. Parce que les réponses me faisaient tellement peur que je m’en sentais incapable. Parce que je ne voulais pas gâcher ce moment. Notre moment. Parce que je ne voulais pas que mon cerveau prenne le pas sur mes émotions. Pas cette fois.

Et pourtant, dès le début de la soirée, je l’avais vue. Je ne l’avais pas oubliée, simplement reléguée dans un petit coin de mon inconscient, dans un coffre scellé dont j’étais la seule à avoir la clé.

Oui, elle était là. Son alliance.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi le Sanglier ?

Anonyme a dit…

Pourquoi le Sanglier ?

Bridget a dit…

Clin d'oeil à ses origines ardennaises... C'est vrai que j'aurais pu le préciser. Du coup je me suis rattrapée dans mon article du jour en l'indiquant tout au début !
Merci de me lire quand même :)
Bridget

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!