Avant, chaque département au sein de l’agence dans laquelle je
travaille avait ses propres locaux, et pendant les pauses déjeuners, nous nous
dispatchions entre virée shopping, recherche du sandwich idéal, pause
Internet, bavardage et autres gossips sur la grande table de réunion
transformée en cantine conviviale le temps d’un repas.
Mais ça… c’était avant !
En effet, nous avons déménagé courant janvier, et nous voilà dans des
locaux flambant neufs de l’ouest parisien. Je peux ENFIN profiter d’un grand
bureau avec une porte, des fenêtres, et plein d’espace. Le midi, nous nous
retrouvons à la cafét pour déjeuner. Je sais, dit comme ça, ça fait un peu AB
productions, Hélène et les garçons et compagnie. Il ne manquerait plus que le
garage pour les répèts avec José et Cricri d’amour.
Dans cette cafét donc, il y en a pour tous les goûts : des tables
hautes pour 3, des tables à 4, de grandes tables en bois pour familles
nombreuses, et même des canapés et poufs en peau de vache (ou de cheval, je ne
suis plus sûre de rien ces derniers temps).
Mais surtout, surtout, notre vénérée direction nous a installé… un
baby-foot !
Les premiers jours, personne n’osait l’étrenner, ce nouveau joujou
rien que pour nous. Ça n’aura pas duré longtemps, et il y a désormais les
abonnés du midi, dont je fais partie. En toute honnêteté, je n’avais pas joué
au babyfoot depuis… la nuit des temps ? (Oh mon Dieu !!! Il y a quoi,
20 ans ?!)
Oui, je dois avouer que ça me déstresse un peu avant de repartir m’asseoir
à mon poste. Ça me vide la tête, c’est sympa.
J’aimerais bien que tout le monde le prenne comme ça d’ailleurs. J’ai
en effet remarqué que pour certains collaborateurs - de sexe masculin, cela va
sans dire - perdre au baby-foot est tout simplement inimaginable, inconcevable,
impensable. Il faut triompher, vaincre, conquérir. Montrer sa supériorité,
asseoir sa suprématie, exprimer sa virilité. Et s’il pouvait y avoir des
parterres de jolies filles pour admirer le tout, ce serait parfait.
Cette nouvelle lubie peut engendrer des situations assez cocasses.
Mais elle nous permet d’en apprendre plus sur nos homologues masculins. Et ce n’est
pas beau à voir, mais ça on s’en doutait :
-
Il y a celui qui veut t’apprendre à jouer en te
donnant quelques conseils bien sentis genre : « Arrête la balle et cale tes joueurs comme-ci ou comme-ça ».
Pour te choper ? Dans certains cas, pourquoi pas ? – cf le petit
blondinet de la compta :-)
-
On retrouve également celui qui fait des coups
venus de nulle part, qui fait rebondir la balle jusque sur le sol, qui frappe
comme si ça vie en dépendait. Bref, celui qui a envie d’en mettre plein la vue.
-
Et mon préféré, celui qui devient carrément
désagréable – situation vécue pour de vrai dans la vraie vie et je cite
vraiment : « Ah ben c’est sûr
que si je dois marquer tous les points… » et autres « Tu pourrais contrôler un peu la
balle ?! ».
Dieu merci, il reste quelques irréductibles mâles qui ne se prennent
pas au sérieux et acceptent gentiment de jouer avec moi. Ok, il n’y en a que
deux, dont un avec qui j’ai déjà couché dans une vie antérieure donc ça ne compte
pas.
Du coup, j’ai peur. Peur qu’ils nous installent un billard ou un
flipper, qu’ils créent un terrain de pétanque dans la cour intérieure... Ou
pire ! Qu’ils lancent un tournoi officiel intra-agence.
Le plus pathétique dans tout ça ? C’est sans doute que nous, les
filles, sommes toutes autour du baby parce que l’air de rien… c’est là que sont
les hommes !
Le baby, the place to
be !!!
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