samedi 9 février 2013

Récit chronologique de mon second rendez-vous avec le Pilote


Dimanche dernier. Récit en 4 points du second rendez-vous avec « le Pilote ».


1. Avant

J’ai essayé approximativement 15 tenues différentes pour finalement découvrir que je rentre enfin dans ce jean beaucoup trop petit, acheté il y a des années et du coup jamais porté ! Pas une raison pour le mettre aujourd’hui, j’ai l’impression en effet qu’il me fait des bourrelets dans le dos – pas top glamour, et je voudrais pouvoir respirer pendant le rendez-vous quand même, ça pourrait aider.
Bref, tout ça pour revenir à la tenue initiale.
Je passe ensuite aux essayages de chaussures, pour revenir là aussi à l'idée de départ. Pourtant rien ne va, je me sens moche et un peu stressée aussi je l'avoue.
Mon Dieu, que c’est dur et compliqué d’être une fille !

Heureusement mes cheveux se mettent comme je veux, il ne pleut pas et je n'ai pas de gros spot sur la gueule, je vais me contenter de ça pour aujourd’hui. Je pars sans me jeter le traditionnel « t’es canon » parce que là clairement, j’ai bien peur qu’on en soit loin. Très loin.
Je passe enfin 3 heures à chercher mes gants, qui étaient en fait rangés soigneusement dans mon sac à main. Tellement classique.

Dans la panique, je quitte mon appartement en prenant le risque ultime de partir sans chaussures de rechange ET sans parapluie... On verra bien.
Bon, évidemment, quand on veut faire sa poule, on doit sacrifier certains aspects importants de la tenue, comme le confort ou le rapport couches vs température extérieure. Sur ce point j’ai merdé, et je me les pèle. 

J’ai comme qui dirait un peu de mal à me mouvoir jusqu’à l’arrêt de bus, cause cours de gym intense de la veille... À tel point que je découvre des muscles que je ne pensais même pas avoir. Truc de dingue ! J'ai bien peur d'avoir besoin d'un treuil à un moment ou un autre de la journée :-)

Dans mon sac, le transporte le strict minimum en cas de problème : poudre visage Mac, gloss Mac, petite brosse à cheveux rose de Barbie, bonbons à la menthe en cas d’haleine à rafraîchir, médicaments en cas de crise intestinale aiguë ou de céphalées intenses. On est bon, on a tout.

Je profite du trajet en bus pour prendre un peu de recul sur la situation et je me dis que le stress du 2ème rendez-vous est totalement différent : on a déjà découvert l’autre physiquement donc il y a moins de surprise à ce niveau-là. On a également bien entamé les sujets de base qui ne mangent pas de pain : voyages, ciné, lecture, boulot... Peut-être qu’à l’occasion de cette nouvelle entrevue d'autres questions vont se poser, plus intimes, plus intrusives, et c'est un peu flippant quelque part. Quant à savoir si cette nouvelle entrevue va confirmer notre 1ère impression... Rien n'est moins sûr.

2. Pendant

Je retrouve mon Pilote devant le Loir devant la Théière, plongé dans la lecture de Virgile ( !). Etant donné qu’en ce moment je lis la trilogie des Fifty Shades, je me sens un peu en décalage. Décalage qui ne se limite pas à nos choix de lecture (éclectiques en ce qui me concerne). Il est aussi physique : le pilote prend clairement soin de lui (à outrance pour un garçon ?). En même temps, j’en connais d’autres qui passent plus de temps dans la salle de bain que moi (et ce n’est pas peu dire !) et qui se sèchent les cheveux alors qu’ils n’ont qu’un demi-centimètre de tifs sur le caillou. Alors bon, là encore, il n’y a pas de règles établies.
Il est stressé, parce qu’à jeun. Il se presse pour trouver une boulangerie, et la première impression qu’il me donne à ce moment-là est plutôt négative, mais je le suis en lui laissant le bénéfice du doute, détestant moi-même être en manque de glucides.
Je fais bien, puisque finalement il me propose de bruncher chez Mariage Frères, bien visé puisque j’en rêvais depuis un moment. Et dès que nous sommes assis – et qu’il a enfourné son pain au chocolat – tout change. Il est drôle, je me sens à l’aise avec lui. Je profite de cette complicité naissante pour en savoir plus : il a vécu une longue relation, qui a pris fin il y a peu. Je ne vous fais pas de dessin, il y a du bon et du mauvais dans cette nouvelle information.

Autres renseignements que je capte pendant mon investigation :
- Il travaillait aux puces.
- Il répare son vélo au milieu de son appartement.
- Il est aussi à cheval que moi sur les fautes d’orthographe.
- Il est ultra-bordélique.
- Il sort beaucoup.

Je ne vous donnerai pas plus de détails sur le brunch, si ce n’est que je me suis régalée et qu’il m’a invitée. J’ai vraiment passé un bon moment, et je sens bien qu’il est dans une phase de séduction. Je lui plais et il me le fait savoir, c’est déjà ça, et c’est bon pour l’égo !

En sortant de là, il m’accompagne jusque chez une amie, que je rejoins pour le goûter. Sur le trajet, nous parlons du troisième rendez-vous – il me confie avoir envie de découvrir toutes les Bridget. Il a la sensation que je ne lui ai montré qu’une version, une version et demie tout au plus de ma personnalité et il veut en voir davantage. Et ça, ça me touche.
Puisqu’il décide d’être sincère et cash, je vais faire de même : oui, je le trouve drôle et érudit, et super mignon, ok. Mais… Parce qu’il y a toujours un mais… J’ai du mal à me projeter avec lui parce que nous sommes très différents, autant physiquement que dans notre manière de vivre ou dans nos caractères. Il ne ressemble en rien aux garçons avec qui j’ai pu sortir – même si entre nous, aucun ne se ressemblait vraiment, à une exception près, et puisque ça n’a marché avec aucun, c’est possible que je me sois fourvoyée dans mes critères de sélection… Il entend le raisonnement et se fout bien de savoir si on est différent ou pas. Raison de plus pour lui accorder un troisième round. D’autant plus qu’il m’avoue dans un élan d’honnêteté suprême avoir comme défaut l’impatience : « Et là, je suis très impatient de te revoir ». Ok, tu marques des points gars, c’est clair.

3. Après

Quand je prends du recul, je me dis que c’est peut-être ça qu’il me faudrait justement : sortir avec un garçon qui a une autre vision de la vie, un autre mode de fonctionnement, ça me ferait voir les choses autrement, ce serait intéressant… mais serait-ce viable ?
Et quand bien même ce ne le serait pas, quel mal y a-t-il à essayer ? Je n’ai rien à perdre. Au contraire ! Et puis j’en ai envie. Voilà, c’est dit.
Je n’ai qu’un seul et unique cas de conscience qui me perturbe outrageusement : mon Sanglier…

4. Et maintenant ?

C’est dans cet état d’esprit que j’ai retrouvé mon Pilote à 16H30. Aujourd’hui. Au Louvre.

Et parce que je suis une vilaine, vilaine fille, je vous laisse poireauter jusqu’à mon prochain article pour en savoir plus… Ce n’est pas nouveau, Bridget est une bitch !

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!