3
semaines. Pendant 3 semaines, j’ai pu – avec
moult précautions – utiliser cette jolie formule, qui inaugure un
changement de situation amoureuse.
En
même temps, quand on y pense, elle est étonnante cette expression : après
tout, des gens, on en rencontre plein, tout le temps. Mais je ne savais pas si
j’avais le droit d’aller plus loin, je ne savais pas si je pouvais me
revendiquer comme étant – enfin !
- « en couple ». Je marchais sur des œufs, alors c’est ce qui m’a
semblé le plus juste sur l’instant.
En
réalité, 3 semaines, c’est la plus longue relation qu’il m’ait été donné de
partager depuis 5 ans ! Exception faite du Sanglier, bien évidemment.
Ce
quelqu’un, c’est un homme – jusque là…
- rencontré via mon blog. Allez, je vous fais toute l’histoire : en avril,
alors que je me la coulais douce aux Philippines (ce que ça me manque
p****** !!!), je reçois un message sur mon blog. Le genre de message que
j’aime bien : court mais accrocheur, il a aimé un de mes articles plus
qu’un autre et m’avoue ne pas avoir pu lâcher le blog. Je suis touchée, comme
toujours quand on apprécie mes mots. A mon retour, je n’ai pas oublié, je le
remercie et laisse au passage mon adresse mail liée au blog.
(Tiens, d’ailleurs, pour celles ou ceux qui
voudraient m’écrire directement, ça pourrait servir : ilfautsouffrirpouretreblonde@gmail.com)
Bref,
nous commençons par mail un jeu de questions-réponses réjouissant, exaltant,
stimulant. Puis se pose rapidement la question d’une « vraie
rencontre » ; et oui, dans un cas comme dans l’autre, trop facile de se
réfugier derrière ses mots, n’est-ce pas ?
Evidemment,
je fais une recherche approfondie de l’animal, histoire de ne pas me retrouver
violée dans une ruelle sombre de notre capitale bien-aimée. A priori clean. Me
voilà rassurée.
Le
jour J, tout se passe à merveille. Nous parlons beaucoup. Le temps passe vite,
trop vite. Après une après-midi de balades et d’histoires, nous buvons un verre
en terrasse lorsque je me rends compte que… j’ai envie. J’ai envie qu’il
m’embrasse, j’ai envie qu’il me prenne dans ses bras, j’ai envie quoi, merde
alors. Comme toujours dans ces cas-là, mon cerveau ne me guide plus, je fonce,
je ne sais pas faire autrement je crois. Alors même que nous partons à la
recherche d’un restaurant, je le lui avoue très simplement : « j’ai une envie furieuse que tu
m’embrasses ». Ce sera chose faite. Non sans être étonné par tant de
franchise je crois. Le reste de la soirée est tout aussi parfait que
l’après-midi. Mon cerveau m’ayant définitivement quittée, je lui propose de
passer la nuit chez moi. Femme de petite vertu que je suis. Ou plus
précisément, je me dis que, comme les précédents, tout ce qui l’intéresse,
c’est… de me sauter ; alors autant éviter de m’attacher et de souffrir, et
gagnons du temps puisque de toute façon je me ferai – une fois de plus - jeter
dès le lendemain.
Une
nuit qui se voudra tendre, exquise, surprenante.
Ensuite,
ça se gâte. Mes démons intérieurs reprennent le dessus, mon cerveau récupère sa
place initiale et je doute.
Je
doute de moi bien sûr : suis-je à la hauteur ? Est-ce que je n’ai pas
trop mis la pression, même indépendamment de ma volonté ?
Je
doute de lui : il ne cherchait qu’un coup d’un soir, maintenant qu’il a eu
ce qu’il voulait, il ne reprendra jamais contact. Il a peut-être déjà quelqu’un
dans sa vie.
Pas
de nouvelles pendant quelques jours, et ça y est, je me dis que la malédiction ne
m’a pas quittée. Qu’elle me poursuit cette salope et que je vivrai toute ma vie
de rencontres éphémères qui n’étancheront jamais ma soif de tendresse. Et
encore moins ma faim d’amour.
Je
me suis trompée. Il a rappelé. On s’est revus. Et c’était cool, vraiment cool.
Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas du tout mis la pression, je l’ai
laissé venir tranquillement, à son rythme. Et ça marchait. Notre dernière fois,
il m’a invitée chez lui, jolie étape. Je me laissais porter, j’étais ravie…
… Et
bizarrement jamais sereine. J’avais peur. Peur de moi. De ces démons qui me
bouffent, de mon manque – cruel – de confiance en moi. De mes sentiments.
Sentiments
qui n’auront pas eu le temps de se développer de toute façon, puisque,
subitement, je me suis trouvée sans nouvelles pendant 2 semaines. Deux interminables
semaines pendant lesquelles j’avais déjà intégré que c’était fini. Jusqu’à oser
prendre mon téléphone pour obtenir des réponses à mes questions : « est-ce que tu as envie de me revoir ? »,
ou mieux encore « est-ce que tu as
envie d’être attendu ? ».
En
réalité, et je ne peux pas lui en vouloir, ce n’est pas le bon moment pour lui.
Il a des problèmes personnels à régler.
Des deuils à surmonter. Il traverse une mauvaise passe et n’est pas prêt
à gérer une relation, quelle qu’elle soit. Je comprends totalement et suis
triste pour lui.
Je
suis aussi soulagée de savoir que je n’y suis pour rien, mais déçue malgré
tout. Déçue qu’il ne m’ait pas tenue au courant. Déçue qu’il ne daigne pas m’appeler
pour m’expliquer la situation. Déçue qu’il me sous-estime finalement.
Oui,
j’ai rencontré quelqu’un. Mais j’ai encore une fois cette sensation de ne pas avoir
été au bon endroit, au bon moment. Et c’est dommage.
D’un
autre côté, je sens que j’avance, je progresse, je lutte contre moi-même et
c’est bien. Chaque fois, je le sais, j’apprends. Et c’est beau.
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