mardi 1 novembre 2011

« C'est un art de contempler ce que les ans nous apportent plutôt que ce dont ils nous privent. » - André Gide - Les cahiers de la petite dame

J’ai eu un anniversaire en or… À commencer par le jour même. Visez plutôt :

Dès le matin, mon téléphone n’a cessé de sonner, de vibrer, de se manifester de quelque façon que ce soit. Facebook ? Idem.

J’arrive au bureau et mon ancienne chef de projet – que j’adore – m’y attend déjà avec un cadeau de circonstance : une boîte à mouchoirs que nous avions repérée ensemble et que je kiffe.

J’avais préparé un petit déj pour mes collègues, histoire de bien commencer la journée. Et fêter autre chose que des départs, c’est toujours bon pour la cohésion des équipes (oh my God, ça y est, j’ai 30 ans, je parle comme un vrai manager !).

Sur la table de réunion, transformée pour l’occasion en « chariot des desserts », il y avait des jus de fruits variés, des muffins framboises-pépites de chocolat (mon œuvre), un cake abricots-amande (mon œuvre aussi), 70 pancakes (merci ma stagiaire), de la confiture maison, un fondant au chocolat (merci l’autre stagiaire tout aussi efficace) et des madeleines… Bref, un combiné de glucides, de lipides et d’acides gras trans. Bon appétit !

Pour la première fois, nous étions TOUS réunis, y compris ceux qui ne montent jamais. Et ils ont chanté pour moi. Trop la classe mais je suis toujours un peu mal à l’aise d’être le centre de l’attention devant tant de public…

D’autant plus qu’on me suggère de faire un discours / un show / une danse sur la table au milieu des gâteaux / la version combo : un show-danse en chantant sur la table au milieu des gâteaux ! J’hésite parce que le grand collègue charmant me fait un clin d’œil, mais je considère ne pas être assez bourrée pour ça. On verra samedi.

Je me vois remettre un paquet de ma marque de bijoux préférée : Lila Conti, qui contient un bracelet et une bague sur lesquels j’avais craqué et que j’adore ! Sans parler de la carte qui l’accompagne : un montage de ma tête sur une petite fille en tutu, ou comment mettre en scène la jeunesse éternelle… Je suis touchée bien sûr, je ne m’attendais pas à ça mais je décide que finalement, c’est pas mal 30 ans.

De retour à mon poste, je constate que les stagiaires ont recouvert mon poste de ballons de baudruche, ce qui a l’avantage d’égayer un peu mon bureau borgne (parce que sans fenêtre).

La matinée passe très vite, je n’en glande pas une, je le reconnais humblement, et à midi, je décide de manger sur place parce que j’ai pas faim (forcément) et parce que c’est sympa quand on est réunis à l’agence. Je me paie un Sushishop d’anniversaire, et tandis que j’essaie de ne pas faire de splash de sauce soja sur ma tenue, un livreur vient déposer… un superbe bouquet de 30 roses !

Héhé, si ça c’est pas cool. Mais… qui est-ce ? Un admirateur transi ? Une déclaration ? J’arrache le petit mot plus vite que mon ombre, et glisse très très lentement la petite carte de l’enveloppe pour constater que non, point d’amoureux caché derrière cette douce attention, mais tout simplement… mes parents ! Trop chou.

L’après-midi passe vite, bien que je sois toujours aussi peu motivée par les tâches qui m’incombent. Allez, on va dire qu’aujourd’hui, exceptionnellement, j’ai tous les droits. Et ça me va bien comme ça !

18H : Le mari de ma collègue passe me chercher… en Harley Davidson. Pas le modèle Easy Rider ou Johnny Hallyday, je vous rassure. Ça fait un petit moment que je les charrie pour grimper sur l’engin, moi, la blondinette qui n’a pourtant jamais enfourché un autre 2 roues que mon vélo Décathlon. Je passe donc aux toilettes enfiler un jean et un blouson par-dessus ma tenue du jour pour être un peu plus dans le ton. C’est là que le stress commence à grimper. Un collègue me file un casque, des gants, et 30 et une astuces pour ne pas mourir ni faire cramer ma chaussure. Attention, j’adooore mes André bleues à talons alors c’est sans nul doute cette dernière recommandation que je retiendrai. Enfin c’est ce que je croyais jusqu’à ce que mon chauffeur me fasse remarquer que ce serait bien de me tenir à lui si je ne veux pas partir en arrière quand il accélère. Ah oui, ça aussi, en effet, ça peut me servir. Bon, j’ai 30 ans aujourd’hui, je ne vais pas me dégonfler parce que quelque chose me dit que…

Je n'ai besoin de personne
En Harley Davidson
Je n'reconnais plus personne
En Harley Davidson
J'appuie sur le starter
Et voici que je quitte la terre
J'irai peut-être au Paradis
Mais dans un train d'enfer

Je n'ai besoin de personne
En Harley Davidson
Je ne reconnais plus personne
En Harley Davidson
Et si je meurs demain
C'est que tel était mon destin
Je tiens bien moins à la vie
Qu'à mon terrible engin

Je n'ai besoin de personne
En Harley Davidson
Je ne reconnais plus personne
En Harley Davidson
Quand je sens en chemin
Les trépidations de ma machine
Il me monte des désirs
Dans le creux de mes reins

Je n'ai besoin de personne
En Harley Davidson
Je ne reconnais plus personne
En Harley Davidson
Je vais à plus de cent
Et je me sens à feu et à sang
Que m'importe de mourir
Les cheveux dans le vent
Pas de questions, tout est dans la position. Position que ma boss qualifiera de « moule accrochée à son rocher ». Ouais, c’est pas faux. En attendant, j’en connais une qui a remonté l’avenue de Wagram jusqu’au rond-point de l’Etoile, descendu vers le Trocadéro, remonté les quais de l’autre côté de la scène jusqu’aux Invalides, et de là, a pris le pont Alexandre III et longé le Grand et le Petit Palais avant de rejoindre la Concorde (où les rugbymen défilaient pour moi de leur retour de NZ, sympa les gars) et de longer le Louvre pour finalement s’arrêter devant un grand hôtel de la rue de Rivoli.

Bon, il n’est peut-être pas nécessaire de spécifier que j’étais tellement tendue que j’en ai chopé un torticolis et un mal de dos de chien. Sans parler des cheveux raplapla en enlevant le casque (cheveux dans le vent mon cul oui, t’as vu ça où BB ?!). Et justement, parlons-en de mon cul : j’ai mal. Et je ne vous parle pas de cette sensation tout aussi désagréable à l’avant: j’ai l’impression d’avoir la chatte en feu ! Sorry, c’est pas classe, mais c’est tellement vrai ! J’ai la sensation d’avoir passé une nuit d’enfer à me faire sauter comme une lapine (si seulement). Je suppose que porter un collant sous le jean n’aide pas.

Peu importe, je suis désormais garée devant le Meurice, et je serai très glam-chic (une fois m’être changée et recoiffée aux toilettes bien sûr). Je commande un Starky (non, pas comme Starsky et Hutch mais comme le cocktail à base de Champagne, menthe et gingembre) que je sirote lentement (au prix de la lampée on comprend pourquoi) avec mes amies.

Puis direction le quartier japonais pour un dîner rue Ste Anne. La transition avec le Meurice est étonnante, ici c’est bruyant, rapide, il fait trop chaud, on mange pour quelques euros, mais c’est ce contraste que j’aime.

Ma collègue ma raccompagne gentiment jusqu’à mon chez moi où je remercie les dernières personnes qui ont pensé à moi : je me suis en effet fait une promesse de répondre à tous mes amis, collègues, ma famille, bref, tous ceux qui ont contribué à faire de cette journée un anniversaire inoubliable.

Il n’y aura finalement que ce mec chez qui j’avais passé une nuit fin août (cf article « Parfaite Bridget » du 21 août 2011 : http://ilfautsouffrirpouretreblonde.blogspot.com/2011/08/parfaite-bridget.html) qui a lui aussi pensé à moi (et Dieu sait que ça a été une surprise) et qui aura eu sa réponse bien sentie :
- Lui : « Joyeux anniversaire ! 30 ans c’est beau… »
- Moi : « Tiens tiens, je ne savais pas que tu avais gardé mon numéro ou même que tu penserais à moi un jour… Pique de le trentenaire que tu n’as jamais rappelée… J’ai dû louper un épisode ce jour-là. Je n’ai toujours pas compris d’ailleurs…
Ps : Tu l’as bien méritée celle-là, non ? Mais merci pour ton message. Bridget »

Évidemment, pas de réponse, en même temps, quand un mec n’a pas de couilles, on ne peut pas espérer qu’elles poussent d’un coup.

Finalement, je me couche ravie, ébahie, rassurée, heureuse, comblée, fière, épanouie, sereine. Et trentenaire.

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!