samedi 14 janvier 2012

Récit ordinaire d’une semaine extraordinaire.

Lundi 9 Janvier – Mardi 10 Janvier – Mercredi 11 Janvier
Il y a des débuts de semaines qui éreintent. Qui lessivent. Qui énervent.
Celle-ci en faisait partie, elle respectait en tous points la bonne semaine de merde. Vous voyez de quoi je parle ? Quand tu te demandes pourquoi tu as choisi de faire de la relation client ton métier ? Pourquoi tu dois continuer à travailler avec des gens qui ne comprennent rien à ce que tu fais ? Qui te traitent comme une chienne. Qui n’ont pas d’autre mot qu’ « urgence »  à la bouche : « C’est urgent. C’est très urgent. Il  me le faut tout de suite. »
Et toi, bien sûr, comme tu as une conscience professionnelle (un peu trop développée parfois), tu fais tout pour respecter leurs contraintes, tu t’ajoutes de la pression en quelque sorte, tu finis par y arriver, et ça c’est bon. Mais en contrepartie tu obtiens quoi ? Rien. Nada. Nothing. Pas un merci, pas de reconnaissance, pas d’avantages. Juste des nuits agitées par le stress et un re-début de maux de ventre.
Il y a des débuts de semaines qui te donnent envie de tout plaquer.

Jeudi 12 Janvier – Vendredi 13 Janvier
Parfois, il suffit d’un rien pour te déstabiliser. Un petit rien qui fait du bien.
Visez un peu : jeudi matin, un collègue (que je ne croise jamais du reste) passe dans les bureaux prendre en photo les nouvelles stagiaires fraîchement arrivées. Basta. Au passage, pour une raison qui m’échappe, il décide de me prendre aussi en photo alors que je suis en ligne. Je reçois quelques minutes plus tard lesdites prises de vue par mail interne avec le message suivant :
Intitulé du mail : « Je vous trouve charmante mademoiselle »
Contenu du mail : « Ta nouvelle coupe te va très bien »


Je tombe de ma chaise. Puis je me relève.

Première réaction
: J’ai bien fait de passer chez le coupe-tiff.
Seconde réaction : Suis affreuse sur ces photos ! Grosses joues, trop de maquillage, beurk beurk et re-beurk.
Troisième réaction : Attends, faut que je relise le mail là… C’est une blague ?!
Ça n’en a pas l’air pourtant ! Un appel du pied donc ? Je passe trois heures à essayer de rédiger une réponse qui induise que je suis open sans être trop cash. Je l’envoie dans l’après-midi. Je rafraîchis ma boîte toutes les 2 secondes jusqu’au moment où je quitte (enfin) l’agence. Sans retour, mais le sourire aux lèvres.

Un petit rien qui change tout.

Ces émotions ne me font pas oublier que je me suis engagée pour une sortie OVS le soir-même : boire un verre au Charly Birdy à côté de chez moi avec 15 personnes que je ne connais pas. J’y vais cool, après un ptit pschitt de parfum et un « make-up rafraîchissement ». 21H45. J’arrive au point de rendez-vous en même temps qu’un certain David avec qui je commence à faire connaissance. Puis les gens nous rejoignent les uns après les autres et nous prenons possession des lieux. Je suppose que ce n’est pas toujours le cas, mais là, la sauce prend bien : on se marre vraiment, on apprend à se connaître, on prend des photos (David a une légère tendance à me coller un peu trop à ce sujet, les images pourront en témoigner). Je passe un super moment, vraiment. De quoi me faire une bonne fois pour toutes oublier cette semaine pourrie ! Pas de target, mais des gens de tous horizons qui sont ouverts d’esprit. Nous quittons les lieux à la fermeture, je rentre chez moi à 1H après avoir déposé deux filles au tramway.
Depuis, j’ai échangé quelques messages avec ces 2 filles avec qui j’ai bien sympathisé, et j’ai reçu un mail d’un des mecs qui était à la soirée :
… « En tous cas, cette rencontre était sympa; tu as l'air de quelqu'un de sympa, vivante; ça fait plaisir de croiser des personnes ainsi. En espérant avoir l'occasion de te recroiser. » …

Bon, la syntaxe n’est pas parfaite certes, mais c’est un joli compliment.
Tout cela ne fait que contribuer à me rendre à l’évidence : je dois continuer ces sorties qui me font du bien. Je suis contente de m’être pris un bon coup de pied au cul la semaine dernière. Je suis d’autant plus contente d’avoir réagi au coup de pied au cul et de m’en être mis un moi-même.

Sans compter que la semaine ne pouvait que bien se terminer puisque vendredi je ne travaillais pas : OUF, I was OFF !!! Au programme : arpenter le 7ème arrondissement avec mon Papa, qui m’invitait au restaurant Le Quinzième, de Cyril Lignac, pour le déjeuner : http://restaurantlequinzieme.com/

Rendez-vous à 10 heures Métro St Sulpice pour un café-comptoir et une pause-pipi. Marché du Boulevard Raspail. Arrêt à la Grande Epicerie du Bon Marché, moi pour les packs, Daddy pour la cave. Rue du Bac jusqu’à la sublime et inattendue boutique Deyrolles. Rue St Dominique jusqu’aux Invalides. Champs de Mars. La Tour Eiffel. Charles Michel. Convention. Et enfin la Rue Cauchy pour le déjeuner tant mérité : nous n’avons pas arrêté de crapahuter depuis le matin ! Je change discrètement de chaussures dans la rue bien entendu.
Le cadre est parfait, le service est parfait. Ma coupe de Veuve Cliquot rosé est parfaite. Mon petit pain aux céréales parsemé de poudre d’or est parfait. Ma vie est parfaite. Mes 30 ans sont parfaits. Bref, j’exulte, je jubile, le repas est un orgasme culinaire du début à la fin. Je n’ai JAMAIS, JAMAIS aussi bien mangé de ma vie. Tous mes sens sont en éveil, les mets fins et délicats défilent sous mes yeux subjugués et mon palais excité. Nous sortons de table à 16H30, la peau du ventre bien tendue, et un peu bourrée pour ma part…
Pour vous faire saliver, voici le menu que nous avons pris, sans compter les amuse-bouche et le pré-dessert (variations autour de la pomme) :

Le genre de cadeau dont je me souviendrai toute ma vie. Sans compter qu’une journée en tête-à-tête avec le Pater, ce n’est pas tous les jours.
Comme je suis vraiment bourrée en fait, je propose de marcher un peu pour digérer ! Retour vers les Invalides, au-delà du Pont Alexandre III qui nous offre une jolie vue de la Tour Eiffel au coucher du soleil, Grand Palais à gauche, Petit Palais à droite. Ce n’est pas un hasard si je choisis ce chemin : il s’agit d’un de mes endroits préférés de la capitale, je voulais terminer notre aventure sur cette note poétique.
Je rentre chez moi repue, ravie, enivrée. Accessoirement épuisée !

Il est ainsi des petits moments de bonheur dans la vie qui nous font oublier tous les tracas du quotidien. Qui nous rappellent avec justesse que le boulot est une chose, mais que l’essentiel est ailleurs.
Alors je vous le dis en toute simplicité chers amis : vive Cyril, vive les mecs qui se lancent, vive OVS,  vive la bonne chair et les bons vins, vive les 30 ans, vive la vie !
Et dire que je voulais tout plaquer !… ;-)

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!