C’est bien connu et nous partageons toutes et tous ce point : le
lundi est par définition une journée sans : reprise du boulot, obligés de
se lever tôt après un week-end de grasses mat’ (en gardant en tête que ça va
être comme ça pendant 5 jours). Le lundi, c’est pourri. Basta.
Et parfois il y a des signes, de ceux qui nous indiquent qu’au-delà du
« standard pourri », ce lundi va être… vraiment merdique !
Preuve en est hier :
Je décide de prendre ma bagnole et je trouve une superbe place, à
quelques mètres de mon bureau. Youpi, même pas besoin de créneau, sympa de
m’épargner à 8H30. Vite fait, bien fait, je sors de ma petite Clio adorée, et
prends le chemin du bagne. On m’interpelle :
« Madame, Madame ! »
1. C’est Mademoiselle, connasse ! - je le
pense très fort mais j’ai un minimum d’éducation alors je le garde pour moi. )
2. Me fais pas chier dès l’aube, j’ai un métier,
moi.
Elle : « C’est inadmissible ce que vous venez de
faire ! »
(En prenant un air méchant de Cruella dans son manteau de fourrure,
elle me fait même les yeux noirs – pas difficile avec la tonne de khôl qu’elle
a osé se mettre ! Elle ne sait pas qu’à partir de 45 ans, faut y aller
mollo sur le make-up pour ne pas ressembler à… ça ?)
Moi : ??!!
Elle : « Vous venez de me voler la place, alors que j’ai fait
demi-tour en plein milieu de la rue pour la prendre, j’étais devant avec mon
clignotant ! »
(Rectificatif de l’auteur de cet article : en effet, elle n’était
pas loin, sauf que je l’ai vue la première cette satanée place, et que j’y
étais déjà quand elle est arrivée avec sa Fiat 500 dernier modèle, vous savez,
blanche avec les rayures aux couleurs du drapeau italien.)
Moi : « Oh, je suis désolée madame, je ne vous avais pas
vue. »
(Tête de vierge blonde effarouchée perdue et innocente.)
Elle : « Vous rigolez ? »
(Note de moi-même : bien sûr que je rigole, qu’est-ce que tu
crois ma grosse ? Que c’est facile de dégoter une place dans le 17ème
à quelques mètres de mon taf, sans avoir à faire de créneau, et que j’ai
tellement la tête dans le cul que je ne t’aurais pas vue ?! Mais oui, je
t’avais vue, je t’ai juste… ignorée ! Et ouais.)
Moi : « Non, je suis désolée, je ne vous ai vraiment pas vue... »
(Devenue experte en mensonges éhontés depuis que j’ai commencé à
travailler dans la relation client, c’est une déformation professionnelle en
quelque sorte. Complètement indépendant de ma volonté, ça va de soi.)
Elle : (Se casse.)
Moi : (Oh putain, elle
est capable de me taper, ou pire (!) de rayer ma caisse. Bien sûr, j’ai fait le tour du propriétaire
sur la pause déj, ouf, aucun dégât.)
Bon, la journée commençait mal, y a pas à dire.
Au boulot : reprise du rythme infernal, je relis la to-do list
que je fais tous les vendredis soirs en partant et je me bénis de le faire
parce qu’autrement, j’oublierais les ¾ des tâches à accomplir.
10H10 : Mail de la cliente. Traditionnel déballage de demandes,
des lignes et des lignes de points à débriefer aux équipes créatives. Génial.
En même temps, tellement habituel que j’envisage d’imprimer tranquillement le
message et décortiquer un peu le tout avant de me lancer. Mais là, ô stupeur,
j’explose de rire ! Ma tendre et bien-aimée cliente souhaiterait avoir le
retravail pour… 11H !
Mais bien sûr, et tu veux pas 100 balles et un Mars aussi ? Je
rêve de pouvoir lui répondre la chose suivante : « Cliente, il est
10H10… ». Et non. Je dois faire le tout pour 11H pétantes, en courant dans
tous les sens (le pire, c’est que je suis sûre qu’elle a beaucoup plus de marge
que ça, mais que voulez-vous, je suis fournisseur), et en reportant ce que
j’avais prévu de terminer. J’y arrive évidemment (ai-je le choix ?) et je
me dis que décidément, la semaine commence bien mal. Et qu’il est sérieusement temps d’organiser un « vis ma vie »
avec mes clientes.
Fin de journée. Première arrivée ce matin, je ferme l’agence ce soir.
Super ! Dans le genre j’ai pas de vie, je fais fort aujourd’hui. Je
retourne à ma voiture et là, bim, non pas une, mais DEUX prunes ! Je
ronchonne, je sais que c’est le jeu, mais je ronchonne quand même.
19H11 : Je me gare en bas de chez mon amie A. Soirée filles pour
fêter sa promotion. On bitche (bien évidemment, ce ne serait pas une soirée
filles sinon !), on parle de nos tenues pour le prochain mariage, chacune
raconte ses dernières péripéties histoire qu’on se mette à la page et qu’on
échange, tout simplement. Le tout en dégustant quelques petits verres de rouge…
Peut-être que la journée avait mal commencé, mais elle se termine
très, très bien, en mode Sex And The City. Effacés les mauvais souvenirs de ce
lundi de merde, ce qui compte, c’est ce qui se passe maintenant. Ce qui compte,
c’est de me coucher… avec le sourire !
1 commentaire:
Pour la place de parking j'ai une solution : plus de voiture :p
En tout cas bon courage ;)
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