dimanche 8 janvier 2012

Je suis désolée

« Je suis désolée », voilà la seule banalité que j’ai pu sortir à mon amie, lorsque, en larmes, elle m’a annoncé la mort de son grand-père. Réponse attendue, me direz-vous, on dira surtout que c’est la moins pire, qu’elle reste inoffensive. 
Désolée de quoi ? Comme si j’avais pu y faire quelque chose… Désolée face à notre propre impuissance, ça oui. Désolée de l’apprendre. Désolée de ne pas être là auprès de toi. Désolée de savoir que tu souffres. Désolée de ne pas savoir quoi dire surtout !
C’est à la mort de mon premier grand-père que j’ai réalisé à quel point les gens sont mal à l’aise. Tant qu’on n’a pas vécu la disparition d’un être cher, on ne sait pas. On ne sait pas qu’aucun mot, qu’aucune parole ne saura vous réconforter. Ce qui est important, c’est l’effort que les gens font pour montrer qu’ils vous soutiennent, et même si parfois les tentatives sont un peu maladroites, savoir qu’on est entouré est simplement réconfortant.
 
Quand mon Pépé est mort, j’avais 20 ans. Je n’avais jamais eu aussi mal de ma vie. J’accueillais les réactions de mes proches avec plus ou moins d’incrédulité à vrai dire, et plus ou moins de recul.
C’est pourtant mon meilleur ami de l’époque - il s’appelait Grégory – qui m’a le plus touchée : je l’ai appelé pour lui annoncer la triste nouvelle. Il m’a entendue pleurer bien sûr, et dès qu’il a su, il n’a dit qu’une chose : « J’arrive ». Et il a raccroché. Cinq minutes plus tard il était devant la porte, il est monté directement dans ma chambre, il s’est tu, il m’a prise dans ses bras. Et il m’a laissé pleurer. Longtemps. Rien que d’en parler je suis émue aux larmes. C’était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment précis, et il l’a compris. Je ne l’oublierai jamais.
Et oui, il y a un temps pour les mots d’amour, et un autre pour les gestes d’amour.
 
Après la douleur, le souvenir. Voilà ce qui est important : je continue à penser que les personnes que nous aimons vivent à travers nous. Parce qu’il ne se passe pas un jour sans que nous ayons une pensée pour eux, parce que rien n’effacera jamais leur souvenir.
Moi, je pense tous les jours à mon Pépé et à mon Papy. Et toujours avec tant d’amour. Finalement, peu importe les mots, c’est l’amour qui compte.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci.
Merci d'avoir été si présente à mes côtés. D'avoir su trouver les mots. De m'avoir tant soutenue. De m'avoir fait rire. D'être toi. D'être là...

Cherchez Bridget

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Je suis une femme. Et ouais, plus de « Hé Mademoiselle » qui traîne : à 30 ans, je suis passée du côté obscur de la force. Je suis blonde. Oui, oui, une vraie, à l’état naturel. Avec tout ce que ça comporte comme préjugés. Ma meilleure défense et en même temps mon meilleur plan d’attaque : le classique : « hum, c’est mon côté blonde », valable en toutes circonstances, avec en option le doigt sur la bouche pour le côté naïve-coquine-irrésistible. Pour le meilleur et pour le pire. Parce qu’il faut souffrir pour être blonde, ça se travaille et ça s’entretient Madame, j’vous le dis moi. Je suis célibataire. Un peu. Souvent. De façon récurrente. TOUJOURS. TOUT LE TEMPS ! Ok, ok, je suis un cas désespéré. Je suis drôle bien sûr. Et j’assume. BREF, JE SUIS BRIDGET ! Quand j’ai commencé à écrire ce blog, j’avais simplement envie de partager mes mots et mes maux, comme une thérapie. Maintenant, c’est BEAUCOUP plus que ça : c’est mon petit coin de paradis, c’est mon grand plaisir, c’est ma fierté. Alors « come on in » : ris, pleure, râle, aime-moi, insulte-moi, mais surtout, surtout : amuse-toi autant que moi !!!